En 2011, le gouvernement Di Rupo a décidé de limiter à 3 ans l’octroi des allocations d’insertion aux personnes qui n’ont pas trouvé d’emploi à l’issue de leurs études. Le gouvernement Michel a maintenu cette mesure. Ces personnes doivent rejoindre la longue liste des bénéficiaires d’un revenu d’insertion sociale (RIS), attribué par l’un des 281 CPAS de Bruxelles et de Wallonie.
Dans la pratique, le CPAS a un mois pour dresser le dossier. Un mois, sans revenu, donc. Mais les critères d’attribution diffèrent de ceux de l’Onem, qui ne tient compte que de la situation à l’emploi. Les CPAS vont analyser les situations familiales, les différents parcours et éventuellement les charges des personnes. Des visites à domicile seront également effectuées. D’où un risque de surcharge pour les CPAS. Mais aussi de nombreuses désillusions : par exemple, une femme au foyer dont le mari travaille ne pourra percevoir le RIS.
Combien sont concernés? Début 2015, l’Onem compte 16.900 personnes exclues. Mais les chiffres varient selon les sources : le Forem (wallon) évalue à plus de 30.000 le nombre de Wallons en fin de droit et Actiris annonce près de 5.000 exclus à Bruxelles.
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Seule consolation : certaines personnes en mesure de prétendre d’un handicap à 33% ou d’une inaptitude au travail pour raison de santé aiguë, maladies chroniques, mentales, psychiques ou psychiatriques, échapperont aux mesures d’exclusion. Un arrêté royal a, en effet, été pris par le Conseil des ministres permettant au Forem, à Actiris et au VDAB d’examiner les différents cas jusqu’au 28 février.
Si Kris Peeters a avancé, selon nos confrères du «Soir», le chiffre total de 1.500 personnes, le ministre de l’Emploi bruxellois, Didier Gosuin, a précisé pour sa part qu’il avait obtenu une dérogation de deux mois pour environ 250 personnes à Bruxelles, ce qui constitue une petite partie des 4.700 bruxellois concernés par l’exclusion du chômage.