Eric Tomas, le ministre de l’Emploi du gouvernement bruxellois, a présenté une nouvelle procédure d’octroi des postes ACS. Depuis plusieurs années,l’Orbem est régulièrement confronté à de multiples demandes de contractuels subventionnés : il est devenu impossible de satisfaire l’ensemble desdossiers en suspens.
Une nouvelle procédure est donc mise en place qui repose sur un appel à projets, fondé sur des critères précis. Concrètement, 180 nouveaux postes sontouverts dans cet appel à projets qui sera clôturé le 30 avril prochain. Les demandes seront traitées dans un délai de 6 mois au maximum. Deux grandespriorités sont fixées : l’accueil de l’enfant et les personnes handicapées, chacune se voyant réserver 50 postes.
La priorité à l’accueil de l’enfant se comprend dans le contexte actuel de la Région bruxelloise. En effet, la pénurie de places est avérée,particulièrement dans les crèches. Il existe de fortes disparités entre les communes : Molenbeek, Saint-Gilles, Saint-Josse et Schaerbeek notamment sont notoirementsous-équipées. En outre, l’emploi dans ce secteur contribue au développement économique et à l’égalité d’accès aumarché de l’emploi. Tout en signalant l’intérêt de cette priorité, on relèvera deux questions encore sans réponse à ce jour : quellesseront les parts respectives de la petite enfance et de l’extrascolaire dans l’attribution des postes ? Les postes attribués concerneront-ils prioritairement les emploisd’encadrement des enfants – et donc de nouvelles places d’accueil ! – ou les emplois de logistique ? La première question nous renvoie à l’analyse de lasituation de l’accueil à Bruxelles : la petite enfance souffre plutôt d’un déficit de places tandis que l’extrascolaire souffre plutôt d’undéficit de qualité dès lors qu’on se situe dans le système des « garderies ». La deuxième question nous renvoie à l’arbitrage entreinsertion socioprofessionnelle et résorption du chômage : les emplois d’encadrement des enfants augmentent les chances d’accès à l’emploi des parents auchômage ou en formation ; les emplois de logistique permettent de privilégier les postes à moindre qualification. Or, le ministre entend logiquement privilégier leschômeurs dont le niveau de diplôme est inférieur au niveau secondaire supérieur.
La priorité aux personnes handicapées s’inscrit dans celle de l’Union européenne qui a défini l’année 2003 comme étant celle de lapersonne handicapée. Il s’agit ici de renforcer le travail de terrain mené par les associations qui s’y consacrent. Les associations concernées ne devront pasnécessairement engager des personnes handicapées, car le ministre s’inscrit dans le cadre d’une stratégie générale et pas dans celui de discriminationspositives à l’égard de la population concernée. Cette stratégie entend combiner l’insertion des chômeurs et le soutien aux associations dontl’action est à la fois généraliste – mobiliser la société autour des personnes handicapées – et spécifique –dédicacée à ce public particulier.
Les 80 postes restants seront attribués à tous les secteurs dont les projets favorisent la lutte contre l’exclusion sociale en privilégiant encore une fois lesqualifications les plus basses. Dans tous les cas, la priorité sera donnée aux projets situés dans les 7 communes où le taux de chômage est supérieur àla moyenne régionale.
L’attribution de ces postes ACS constitue en fait la 3e phase de la politique du ministre Tomas, après l’accroissement du budget pour consolider l’emploisubventionné et la révision de la réglementation. Cette politique s’analyse comme une réponse progressive et construite à deux défis bruxellois : lebesoin de services et donc d’emplois subventionnés pour les satisfaire ; la faible proportion d’emplois salariés occupés par des résidents de la Régionde Bruxelles-Capitale.