L’administrateur délégué du VDAB prévoyait 60 000 chômeurs de plus dans sa Région pour cette année dans une interview accordée… justeavant l’annonce de la fermeture de l’usine Opel d’Anvers.
L’année 2009 n’a certes pas été un grand cru en Région flamande. Le chômage a augmenté de 42 338 unités (soit 23,8 %) pour atteindre220 375 demandeurs d’emploi à la fin de l’année, selon les chiffres du ministère régional flamand de l’Emploi. Mais le patron du VDAB, l’équivalent flamand duForem et d’Actiris, estime que ce ne sera que cette année-ci que la crise fera sentir tous ses effets sur le marché de l’emploi. Car en 2009, plusieurs systèmes-tampon, comme lechômage temporaire et le crédit-temps ont permis d’en amortir les effets. Or ces systèmes devraient atteindre leur terme en 2010 et plusieurs grands plans de restructurationdevraient suivre.
Les indicateurs prévoient pourtant une croissance de l’économie de 1 % pour 2010. « Mais une croissance de 1 % ne crée pas d’emploi : il faut 2 ou 3 % de croissancepour avoir cet effet-là et ce ne sera qu’en 2011. » De plus, il s’attend à ce que les patrons se montrent ultraprudents dans ce contexte et recourent le plus possible autravail à temps partiel et à l’intérim.
Pour lui, il n’est pas étonnant que ce soit la Région flamande qui paie le plus lourd tribut à la dépression actuelle du marché de l’Emploi : « LaFlandre a toujours eu une économie plus sensible à la conjoncture que la Wallonie, où le chômage est plus structurel. » Mais selon lui, il faut regarder plusloin. La priorité du VDAB pour 2010, c’est de préparer ceux qui tomberont dans le chômage cette année-ci à réintégrer le marché du travail plustard. Car dans dix ans, c’est à une pénurie de main-d’œuvre qu’il faudra faire face, en conséquence du vieillissement de la population. « Pour dix sortants dumarché de l’emploi, il n’y aura alors plus que huit entrants. Il faut donc coûte que coûte maintenir à flot ceux qui sortent aujourd’hui avec des formations et desapprentissages complémentaires, sans quoi ils seront perdus pour le marché du travail. »
Une approche ciblée pour les plus de 50 ans
C’est le chômage des jeunes qui lui pose le plus de soucis, parce qu’il n’y a pas assez d’offres d’emploi pour eux, mais du côté de l’accompagnement des plus âgés,il reste aussi certainement de la marge pour faire des progrès. Le VDAB a dans ses cartons un plan d’accompagnement des 50-52 ans qui a été élaboré en concertationavec le gouvernement et les partenaires sociaux. Sept consultants ont été engagés pour plancher sur la question. Une évaluation devrait être faite à la fin dupremier semestre de cette année, après quoi le plan pourrait être élargi aux 54-56 ans. L’approche n’est pas du tout la même que pour les publics jeunes, souligneFons Leroy. « Pour les plus âgés, c’est le contact personnel qui est le plus important, alors qu’avec les jeunes, on peut utiliser des SMS ou des e-mails pour garder lecontact. Le diplôme des plus âgés est bien souvent dépassé et ce sont surtout l’expérience et les capacités apprises au travail qui peuvent êtremises en valeur. »
L’activation des plus âgés se fait d’ailleurs déjà sentir à travers un indicateur : celui du nombre de prépensionnés, qui n’a pasaugmenté de manière spectaculaire malgré la crise, selon les chiffres de l’Onem. Logique, selon le patron du VDAB. Depuis le pacte des générations, lescritères sont devenus plus sévères. De plus, « il est frappant de constater que, si le nombre de prépensionnés augmente encore, c’est principalementà cause des femmes. La conséquence de leur participation croissante au marché du travail au cours des dernières décennies », conclut-il.
D’après De Morgen et De Standaard.