aL’Observatoire de la Santé et du Social, service à gestion séparée de la Commission communautaire commune, est chargé par le Collège réuni del’élaboration du rapport annuel sur l’état de la pauvreté à Bruxelles. Le 8e rapport vient de sortir de presse et est dès à présent disponible surdemande auprès de l’Observatoire1.
Le logement au cœur des préoccupations
Le débat qui a suivi le rapport 2000 a mis l’accent sur la nécessité de traiter de la question du logement, comme problématique centrale dans la lutte contre lapauvreté. C’est la raison pour laquelle le logement se trouve au centre de ce 8e rapport.
Le premier chapitre analyse les fichiers signalétiques des CPAS et d’autres indicateurs de pauvreté. Il résume des études au sujet de la pauvreté àBruxelles. Le second chapitre aborde une information générale au sujet du marché locatif dans la région bruxelloise et des ménages qui y habitent ou qui y cherchentun logement.
Illustré de nombreux témoignages, les problèmes de logement les plus importants ont été recensés et spécialement ceux qui portent atteinte à ladignité humaine. Suivent les stratégies et des propositions à mettre en œuvre pour garantir le droit à un logement décent pour tous. Un certain nombre derecommandations parlementaires avaient déjà été formulées en 1998 et font l’objet d’une évaluation dans ce rapport : les logements meublés, lescollaborations entre sociétés de logements sociaux et CPAS, les agences immobilières sociales, les garanties locatives, les immeubles laissés à l’abandon et lesallocations de déménagement, d’installation et de loyer.
Une conclusion générale reprend les principaux défis auxquels une politique du logement doit répondre pour garantir le droit à un logement décent,également aux populations les plus pauvres. Des propositions générales de l’Observatoire de la Santé et du Social et une bibliographie terminent ce rapport.
Les différentes tendances constatées
Malgré un grand nombre de mesures, de dispositifs, d’efforts des différents acteurs, le droit à un logement décent n’est pas effectif, c’est en tout cas ce quiressort de ce 8e rapport pauvreté. L’exclusion du marché du logement rend la pauvreté très visible dans la Région de Bruxelles-Capitale. Les plus grandes victimesen sont essentiellement les personnes qui vivent dans la pauvreté. Le nombre de personnes qui ont des problèmes de logement augmente sensiblement. Cette évolutionhypothèque le travail d’une série de secteurs connexes (action sociale générale, secteur des personnes sans abri, santé y compris santé mentale,urgences…).
Le droit à un logement adéquat conditionne d’autres droits à la santé, au réseau relationnel, au développement scolaire, à l’accès àl’emploi… Les moyens financiers des habitants sont fortement amputés par le coût du logement, l’endettement devient alors inévitable. « ü’amélioration del’offre (en nombre et à prix abordable) et de la qualité du logement sont fondamentaux dans la lutte contre la pauvreté. Le parc du logement bruxellois est tellementdétérioré qu’il ne suffit pas de prendre quelques ‘mesurettes’. Il faut mener une politique publique globale volontariste et pro-active, analysent les auteurs durapport. Comme dans d’autres domaines, une politique du logement bien conçue limite fortement la nécessité de politiques spécifiques. Tant que ce n’est pas le cas, desmesures spécifiques sont nécessaires, telles que les allocations de loyer, pour permettre aux familles d’avoir plus de ressources pour faire face à leurs obligations. »
Les CPAS jouent également un rôle déterminant dans le domaine du logement. La visite à domicile des assistants sociaux a pour objet d’établir le diagnostic del’état de besoin, mais aussi de pouvoir déceler les pratiques d’exploitation de la pauvreté. Les acteurs sociaux sont extrêmement découragés devant l’ampleurd’une tâche qui les dépasse. Il y a des limites aux possibilités d’accompagnement. « Tant qu’il manquera des logements salubres et abordables, ils se trouvent en situationd’échec. La problématique du logement en région bruxelloise requiert une approche transversale. Les réseaux locaux, tant privés que publics, peuvent y jouer unrôle important. Il faut organiser la cohérence et la continuité de l’action publique par la concertation entre les différents niveaux fédéral, régionalet local. Pour que l’exercice des droits fondamentaux soit effectif, le logement doit être une priorité politique. Il semble donc nécessaire que les décideurs politiquesbruxellois organisent un débat public sur les défis les plus importants à rencontrer. »
1 Le rapport complet peut être envoyé contre envoi préalable de timbres d’une valeur de 2,48 euros à l’Observatoire de la Santé et du Social, Commissioncommunautaire commune de la Région de Bruxelles-Capitale, av. Louise, 183 à 1050 Bruxelles, tél. : 02 502 60 01, fax : 02 502 59 05, courriel : aperdaens@ccc.irisnet.be
Archives
"8e rapport pauvreté bruxellois : "la politique du logement doit être une priorité""
catherinem
26-08-2002
Alter Échos n° 125
catherinem
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