Dans un contexte de Brexit et du renforcement des contrôles aux frontières, la situation des personnes exilées dans la région de Calais est plus qu’incertaine cet hiver. Depuis le démantèlement de la grande jungle fin 2016, les autorités font tout pour empêcher la formation de tout nouveau campement. Malgré le froid actuel, pas de trêve hivernale pour les évacuations quotidiennes, parfois sans proposition de mise à l’abri. À Grande-Synthe, Alexandra Henry a documenté l’évacuation brutale d’un campement de plus de 100 personnes irakiennes. Leurs tentes ont été lacérées par une société de nettoyage dont les agents sont arrivés cagoulés, couteaux à la main, avec les forces de l’ordre. Les personnes exilées reviennent sur les lieux retrouvant leurs affaires complètement détruites, abandonnées au sol, trempées. Elles dormiront sans tente, à même le sol boueux, sous la pluie et dans le froid.