A Cureghem, la commune d’Anderlecht a mis sur pied le projet Fefa1. Où l’on mobilise les jeunes sur leur scolarité grâce au foot.
C’est cette conviction que défend Thierry Pastur, directeur de l’asbl Fefa1, pour Football-études-familles-Anderlecht. Loin d’être un projet occupationnel, Fefa propose une « approche originale et performante dans le domaine de la prévention des difficultés sociales et scolaires ».
A Cureghem, dans ce quartier « socio-économiquement défavorisé », les problèmes d’échec scolaire et de dérochage sont légion. Pour tenter de les contrer, l’association attire des jeunes grâce au sport. « Le football, c’est l’hameçon qui nous permet d’attirer les jeunes. S’ils deviennent des champions de foot tant mieux, mais ce n’est pas l’objectif principal. Le but c’est de travailler sur d’autres choses et en premier lieu la scolarité. »
Pour attirer les jeunes, quoi de mieux qu’un partenaire prestigieux ? En l’occurrence le Royal Sporting Club d’Anderlecht. Un partenariat « plutôt symbolique », comme l’admet Thierry Pastur, mais qui fait son effet : « Ils nous permettent d’utiliser leur nom, leur maillot et leur matricule sportif. » Résultat : 1 000 demandes chaque année pour 140 places. Le premier arrivé est le premier servi.
Comment s’organise la contrepartie scolaire ? Les jeunes doivent présenter leurs bulletins à l’équipe de Fefa. En cas de difficultés, le jeune s’engage à améliorer ses résultats, et notamment à participer à l’école de devoirs de l’association, abritée dans les locaux de l’autre partenaire : l’athénée royal Leonardo Da Vinci. Une école de devoirs ouverte aux membres du club, mais aussi à leurs frères et sœurs et aux élèves de l’Athénée.
Eviter aux jeunes les filières imposées
L’idée générale de ce travail sur la scolarité, selon Thierry Pastur, est de tout faire « pour que le parcours scolaire soit le meilleur et le plus volontaire possible. Nous cherchons aussi à ce que les élèves ne se retrouvent pas dans des filières qu’ils n’auraient pas choisies ». Les chiffres que présente l’association semblent encourageants. Le pourcentage de membres du niveau secondaire ayant doublé leur année pendant leur participation aux activités de Fefa a baissé de 40 à 24 % entre 2005 et 2010.
Certains des jeunes du quartier se dépatouillent dans d’innombrables difficultés. L’échec scolaire n’étant parfois que la partie émergée de l’iceberg; c’est pourquoi Fefa propose aussi une aide psychosociale. « C’est une aide de première ligne, à la demande des jeunes ou de leur famille. Ils nous sollicitent pour des problèmes de papiers, de logement ou d’inscription à l’Union belge de football. Mais les demandes les plus importantes concernent l’école, les exclusions, les changements d’école. »
Thierry Pastur croit dur comme fer aux vertus de son projet. Il souhaite que dans d’autres lieux on s’empare de cette idée. Quitte à la décliner sous une autre forme. Comme il nous l’explique : « C’est le genre d’approche qui pourrait fonctionner avec un autre sport ou convenir à des jeunes qui voudraient devenir musiciens ou acteurs. Là où il y a un rêve à mobiliser, on peut leur donner des cours et en échange ils s’impliquent davantage dans leur scolarité. »
1. Fefa asbl :
– adresse : boulevard de la Révision, 75 à 1070 Bruxelles
– tél. : 02 522 15 89
– courriel : fefa@anderlecht.irisnet.be