L’étude date un peu 1 mais c’est le lot des commandes européennes, englouties dans les tubulures bureaucratiques et débattues ici et là dans une commission du conseilde l’Europe. Et puis un jour, hop ! elle ressort. Et hop ! on se penche…
Or donc, le rapport a été rédigé par Dragana Avramov, présidente du groupe de recherche sur les politiques sociales innovatrices de l’Association européennepour le développement des sciences sociales et directrice du PSPC 2. Il a pour origine la décision du Conseil de l’Europe de voir le rôle qu’il pourrait jouer dans la promotion del’accès au logement et, plus concrètement, d’en identifier les obstacles et les types de population les plus affectées. Voyons ce que cela donne pour la Belgique, en comparaisonavec l’un ou l’autre pays européen.
> La Belgique, à l’exception de l’Espagne et du Portugal, offre le moins de logements sociaux (moins de 20% de l’ensemble du parc locatif)… Circonstance aggravante : la part de loyer dansle budget d’une famille méridionale est inférieure à 25%… en Belgique, cela va de 33 à 50%.
> Dans les pays du Nord (Allemagne, Belgique, Danemark…), trois ménages sur dix sont constitués d’une seule personne… alors qu’un seul logement sur dix comprend une ou deuxpièces.
> En Belgique, seulement un tiers des logements sociaux seraient attribués conformément aux critères sociaux en vigueur.
Typologie des groupes vulnérables : les personnes âges à faibles revenus, les jeunes de moins de 30 ans, les familles monoparentales, les familles à faible pouvoir d’achat,les immigrés, les femmes battues, les sans-abri, les consommateurs de drogue…
En définitive, s’il faut en croire les conclusions de Madame Avramov, et plus particulièrement les recommandations qu’elle adresse aux pouvoirs publics, la politique de logements’inscrit chaque jour davantage dans des logiques de double contrainte (pour ne pas parler d’incohérence) : être à la fois un facteur de stabilité, deréamorçage, d’intégration et se trouver en butte aux nouvelles donnes économiques et sociales : mondialisation de l’économie et flexibilité-mobilitédu travailleur, éclatement et recomposition des familles aux besoins sans cesse changeants.
Cela dit, si la Belgique est loin d’être un exemple en matière de construction et d’attribution de logement social, les locataires relevant du secteur privé sont relativement bienprotégés (à la différence des irlandais).
1 Rapport d’orientation sur l’accès au logement (mai. 98), débattu en juin, au sein du Groupe de spécialistes sur l’accès au logement
2 Population and Social Policy Consultants (PSPC), square Marie-Louise, 33 b1 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/230 02 24, fax : 02/230 91 92, e-mail : psp@innet.be
Archives
"Accès au logement social : la Belgique est à la traîne"
Alter Échos
02-11-1999
Alter Échos n° 62
Alter Échos
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