Le 26 mai 1999, l’ADL (Agence de développement local) 1 de St-Ghislain accueillait ses consœurs pour une rencontre sur le thème de l’économie sociale. «Cesréunions sont le fruit d’une mise en réseau, explique Monsieur Moulin, ancien ingénieur chimiste coordinateur de l’ADL de St-Ghislain 2. Cette fois, nous avons choisil’économie sociale car je suis persuadé qu’elle nous concerne». La quarantaine de participants présents (pour la plupart des coordinateurs d’ADL) ont pu suivre unesérie d’orateurs «choisis» du secteur de l’économie sociale.
Le fil rouge de la rencontre : que peut faire l’économie sociale pour les ADL ? Ou inversement, que peuvent faire les ADL avec l’économie sociale ? Les exposés et discussions ontmontré les indéniables similitudes qui existent entre les opérateurs de l’une et l’autre entité. Qui peut distinguer précisément le rôle des ADL decelui des Agences-conseil de l’économie sociale ? Emanation d’une volonté politique forte, les ADL sont des outils donnés par la Région wallonne aux communes «pourleur permettre de mettre en œuvre une démarche de développement local». Axées sur la notion de territoire, les ADL sont là pour « révéler,faciliter, développer des projets locaux dans le but de créer des activités nouvelles au bénéfice de la création d’emplois nouveaux et durables».
Une mission qui ressemble à s’y méprendre à celle de certains opérateurs d’économie sociale qui eux aussi s’intéressent au développement local,à l’environnement, la culture… et sont parfois l’émanation de partenariats avec les secteurs privé et public. La Sowecsom 3, organisme financier de l’économie socialemarchande, représenté par son directeur Monsieur Colpé, a bien compris les enjeux de cette rencontre en proposant ses services à toutes ces «nouvelles»personnes relais.
Autre point de convergence, les services de proximité. Fer de lance de beaucoup d’ADL, ils sont aussi l’apanage d’une certaine frange de l’économie sociale. La question de lasolvabilité de ces services n’en demeure pas moins sans réponse.
«Les ADL devraient entre autres utiliser les outils de l’économie sociale pour le développement local. Mais cela reste difficile, explique François Migeotte de l’ADL deAssesse-Gesves 4. Il y a le problème de la solvabilité de l’offre de service de proximité. Autre question : devons-nous être nous-mêmes porteurs de projet ou pas ? Ilfaut sans arrêt que nous alliions les réalisations à court terme qui justifient la création d’emploi (lancement des marchés villageois avec les Equipes rurales/LePanier du pays 5, par exemple) et les projets à long terme qui nous font jouer le rôle de bureau d’étude stratégique sur le développement local. Nous ne sommes enplace que depuis peu de temps. D’ailleurs certaines personnes nous confondent encore avec l’ALE (Agence locale pour l’emploi). D’autant plus que nous sommes à Assesse et Gesves dans unbâtiment contigu. Vu cette proximité, peut-être que certains prestataires des ALE feront le pas de venir nous voir pour développer des projets» conclut, optimiste,François Migeotte…
1 Une première quarantaine d’ADL a été reconnue en 1998 par le Gouvernement wallon; en avril 99 une vingtaine d’autres ont vu le jour, ce qui porte à plus de 60 le nombred’ADL en Région wallonne.
2 Agence de développement local de St-Ghislain, rue de Chièvres 17 à 7333 Tertre, Michel Moulin tél. : 065/76 19 15, Noël Lassoie, tél. : 065/76 19 20, fax :065/64 47 42.
3 Sowecsom, Société Wallonne de l’EConomie SOciale Marchande, av. Destenay 13 à 4000 Liège, tél. : 04/221 98 39 ou 04/221 98 17, fax : 04/221 99 99.
4 ADL d’Assesse-Gesves, François Migeotte, chée de Marche 62 à 5330 Assesse, tél. : 083/65 69 03 (Lundi) ou 083/67 03 41(Vendredi).
5 Les équipes rurales, rue de l’Eglise 3 à 5537 Annevoie, tél. : 082/61 28 66, fax : 082/61 48 40.
Archives
« ADL et économie sociale : recherche d’identité ? »
Alter Échos
07-06-1999
Alter Échos n° 54
Alter Échos
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