Le cabinet d’André Antoine1 apporte quelques précisions concernant le rapprochement éventuel entre les ADL (agences de développement local) et les GCV(associations de gestion de centre-ville).
Il y a deux mois, Alter Echos évoquait un rapprochement possible entre les ADL et les GCV avec, en toile de fond, certaines considérations budgétaires (voir AlterEchos n° 319 du 10 juillet 2011 : « Unmariage arrangé entre les ADL et les GCV ? »). André Antoine (CDH), ministre wallon de l’Emploi, se plaint en effet de devoir assumer seul le financement desassociations pour la gestion du centre-ville et souhaiterait que celles-ci soient « arrosées » à l’image de ce qui se fait pour les ADL dont la gestion estpartagée entre son cabinet, celui de Jean-Claude Marcourt (PS), ministre de l’Economie, et celui de Paul Furlan (PS), ministre de la Ville. De là à amorcer un rapprochement entreles deux types de structures, il pourrait n’y avoir qu’un pas.
Les spécificités doivent subsister
Si un grand nombre de choses restent aujourd’hui à préciser, Eric Moens, attaché au cabinet d’André Antoine, apporte quelques précisions. « Lavolonté du ministre est de faire évoluer les deux dispositifs, explique-t-il. En termes de structures, il n’y a pas encore de projet définitif sur la forme, mais il s’agitd’avoir une vision de ce que pourrait être le développement local en Wallonie. » Concrètement, il s’agirait de tenter de mettre sur pied un cadre de fonctionnementcommun pour les deux structures, d’envisager une manière de fonctionner qui soit complémentaire. Est-ce à dire que les ADL et les GCV risquent de fusionner comme celaétait évoqué en juillet ? Le cabinet ne s’avance pas trop sur cette question, tout en fournissant certaines précisions : « Lesspécificités des deux structures doivent subsister. Les GCV et les ADL n’ont pas le même type d’action, pas la même mobilisation des acteurs. Certaines choses lesrapprochent, mais certaines de leurs caractéristiques restent très différentes. » Ainsi, le souhait de l’AMCV (association du management du centre-ville, l’animatricedu réseau des GCV en Wallonie) de maintenir le partenariat 50/50 entre le privé et le public caractérisant les GCV devrait être rencontré. « Dans le cadredes GCV, la participation des partenaires privés est importante, on ne peut pas en faire l’économie dans la philosophie du projet et on en voit clairement l’attrait »,explique Eric Moens.
Objectif 2013 ?
La volonté du cabinet est de sortir une note d’orientation dans les prochaines semaines. Il faudra pour ce faire trouver un accord avec les partenaires politiques. Une réforme desdeux secteurs, et plus principalement des GCV, implique en effet, selon les souhaits d’André Antoine, que Jean-Claude Marcourt et Paul Furlan gèrent également les GCV pour ce quiconcerne leurs compétences. Ce qui occasionnera pour ces derniers de nouveaux débours. « Nos partenaires ne voient pas l’idée de rafraîchir l’organisation desdeux dispositifs d’un mauvais œil, explique Eric Moens, mais ils ne se sont pas encore prononcés sur l’intervention budgétaire. »
Plus loin dans le temps, en arrivera-t-on à un décret commun pour les deux structures ou procédera-t-on à un toilettage des deux décrets régissant les ADLet les GCV ? La question mérite d’être posée car il faut rappeler que les associations de gestion du centre-ville attendent toujours les arrêtésd’exécution de leur décret du 3 avril 2009. Une situation qui pousse certains à dire qu’André Antoine temporiserait. Pourquoi en effet publier des arrêtésd’exécution d’un décret concernant un domaine que l’on souhaite voir réformé dans les prochains mois ? Sans confirmer totalement cette hypothèse, Eric Moensprécise : « Si la réforme n’est pas possible, il faudra sortir les arrêtés du décret GCV. On ne peut pas laisser le secteur dans l’incertitude,même s’il est financé sans problème à l’heure actuelle. » Un secteur qui a par ailleurs été consulté. Par l’entremise de l’UVCW (qui animele réseau des ADL) et de l’AMCV, le cabinet a fait parvenir un questionnaire aux ADL et aux GCV. « Il s’agissait de leur accorder la parole, afin qu’ils puissent donner leurperception du dispositif. Nous nous sommes rendu compte du stress qu’une restructuration éventuelle pouvait faire naître. »
Aucune réforme effective ne s’annonce avant 2013. « On se situe dans un chantier qui va être long », affirme-t-on au cabinet Antoine.
1. Cabinet d’André Antoine :
– adresse : rue d’Harscamp, 22 à 5000 Namur
– tél. : 081 25 38 11
– site : www.antoine.wallonie.be