L’association Lhiving1 offre une assistance psychosociale à des personnes défavorisées atteintes du virus du sida. Elle œuvre à l’insertion par le logement en aidant à la recherche d’un habitat adapté et abordable en Région bruxelloise.
L’objectif de l’asbl Lhiving est d’améliorer la santé et le bien-être général des demandeurs d’aide séropositifs et de leur entourage, afin qu’ils puissent devenir indépendants et participer à la société. L’asbl les accompagne « sur mesure » dans leur recherche de logement.
Selon Frank Vanbiervliet, accompagnateur familial, 80 % des bénéficiaires de l’association sont d’origine africaine. Le reste du public de Lhiving regroupe des personnes d’origine belge ou d’Europe de l’Est. Parmi le public étranger, l’on retrouve notamment des demandeurs d’asile et réfugiés sans-papiers. Un grand nombre de personnes d’origine étrangère n’ont pas accès au dépistage, au traitement ou à un suivi spécialisé. Les demandeurs d’aide sont essentiellement des femmes (environ 60 % contre 40 % d’hommes.) Certaines ont subi des violences sexuelles dans leur pays. Pour la majorité des bénéficiaires de l’association, un travail à temps plein n’est pas envisageable. Ils sont généralement autonomes, mais cumulent les difficultés et sont très vulnérables. Même si à l’heure actuelle, quand la maladie est diagnostiquée relativement tôt et le traitement correctement suivi, celle-ci se stabilise. Les personnes séropositives peuvent travailler et avoir une vie de qualité. Leur espérance de vie se voit également allongée.
Accompagner selon les besoins
Habiter dans un logement agréable est essentiel. « Quand une personne vit dans un habitat convenable et qui lui convient, elle devient plus proactive, assure mieux certains rôles et devient plus apte à gérer sa réinsertion dans la société. L’accompagnement “logement”, qui avait jusqu’ici pris tout l’espace, laisse la place à d’autres discussions sur, par exemple, la réinsertion professionnelle ou le désir de retrouver un nouveau partenaire » explique Frank Vanbiervliet.
Lhiving offre un accompagnement en trois structures de travail. L’Antenne répond aux questions, conseille et oriente les personnes qui ont besoin d’une aide ponctuelle et non d’un accompagnement intensif. Lors des entretiens individuels, si les questions paraissent trop complexes, un accompagnement intégral ambulatoire ou semi-résidentiel peut être envisagé.
Les logements d’intégration en milieu semi-résidentiel sont réservés aux personnes les plus fragiles (sans-abri, personne atteinte de troubles psychiatriques, personne seule). Dix-huit logements temporaires, situés dans le même immeuble que l’asbl, sont à leur disposition. Les locataires y vivent de manière autonome mais sont intensivement suivis. Ils s’engagent via un contrat d’accompagnement et sont tenus d’assister aux ateliers « logement » organisés cinq fois par an, où sont abordés des thèmes tels que la recherche de logement et son entretien.
L’accompagnement intensif en ambulatoire concerne les personnes à la recherche d’un logement soit social, soit sur le marché privé. « Sur le marché privé, en plus du manque criant de logements de qualité à un prix abordable, viennent s’ajouter de nombreuses discriminations vis-à-vis des personnes bénéficiant du revenu d’intégration et celles de nationalité étrangère. » L’association a également conclu des accords de collaboration avec les sociétés immobilières de service public (SISP) via des conventions. Malheureusement, seul un petit nombre de logements sont concernés.
Les personnes s’adressent à Lhiving de manière proactive. À cause des moyens limités de l’association, Frank regrette de ne pas pouvoir aller à la rencontre de ceux qui vivent dans la rue. « Il y a de nombreuses personnes que nous ne savons pas atteindre. Elles sont déstructurées et aujourd’hui, il nous est impossible d’établir un contact avec elles. »
1. Lhiving asbl :
– adresse : quai du Batelage, 11 boîte 122 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 201 14 19
– site : http://www.lhiving.be