Le 28 septembre 2012, Alter Échos changeait de maquette. Le mouvement se voulait d’abord cosmétique, tant il est vrai que l’ancienne mise en page tenait parfois plus de l’oeuvre kolkhozienne que de celle d’une boîte de graphisme. On allait enfin pouvoir intégrer plus facilement des photos, des encadrés, des graphiques. Autant d’outils pour rendre la lecture du magazine plus souple et plus agréable.
Notre réflexion s’était également portée sur le traitement de l’information : il nous fallait continuer à décrire la complexité des matières que nous couvrons, tout en essayant de venir bousculer gentiment les habitudes de lecture par secteur. Si l’on travaille dans le milieu de la jeunesse, il est tentant de ne lire que les articles estampillés « jeunesse ». Idem pour des matières comme l’emploi, l’action sociale, le logement, etc. Les rubriques du magazine ont donc été réagencées afin de vous inciter à lire des papiers sur lesquels vous ne vous seriez peut-être pas penchés dans un Alter Échos cuvée 2002. Tout cela pour vous aider à mieux comprendre les enjeux globaux des secteurs sur lesquels nous travaillons. Ou tout simplement pour éveiller votre curiosité.
Cela, c’était il y a un an. Sur quoi travaillons-nous aujourd’hui ? À titre d’apéritif, voici une petite citation que nous vous proposons de lire très attentivement : « Ces situations produisent de la violence symbolique dans le sens où elles signifient « déni des formations initiales » et « obligation d’engagement » dans des formations disjointes de ce que les migrantes ont appris sur les routes migratoires. Elles produisent un sentiment d’inutilité sociale qui crée des situations de tension identitaire forte quand elles sont contraintes à l’inactivité. » Vous en avez compris quoi ? Difficile à dire, n’est-ce pas ? Tirons-nous une balle dans le pied, cette phrase provient d’une interview publiée dans Alter Échos. Il ne s’agit pas ici de se flageller ou de se moquer à bon compte de l’auteur de la citation. Cette personne sait de quoi elle parle. Mais comme tous les secteurs – et peut-être plus particulièrement celui du social –, celui dont elle est issue possède un jargon sibyllin dont Alter se fait parfois l’écho. Un jargon qui ne rend pas toujours justice aux enjeux, dissimulés sous des couches de mots et de précautions oratoires.
La prochaine étape de notre travail dans les mois et les années qui viennent sera donc de clarifier encore plus le propos et le langage. Ce qui ne veut pas dire simplifier la matière. Mais bien aider à sa compréhension sans oripeaux.