Nos droits sociaux sont menacés. Par la crise, l’austérité, le manque à taxer ou à gagner. Mais aussi par les tricheurs. Ces personnes abusent des allocations diverses, miment la maladie, habitent des boîtes aux lettres («La famille traditionnelle, ce socle de notre sécurité sociale»). Elles organisent des sociétés fictives, trompent l’administration («Dumping social: bataille européenne autour d’un formulaire»).
Toutes ces fraudes pèsent sur notre système de solidarité, et, comme nous l’explique Bart Tommelein, lutter contre la fraude sociale est un engagement social: il faut éradiquer la tricherie pour aider les citoyens intègres («Tommelein: ‘Rien ne légitime de mentir sur son adresse de domicile’»).
À côté de ces droits abusés, il y a ces mêmes droits qui… ne sont pas utilisés.
Le non-recours des droits sociaux est un phénomène qui commence à être étudié en Belgique, mais qui est déjà documenté dans d’autres pays d’Europe («Le non-recours aux droits: un chantier ouvert en Europe»). Ne pas recourir à ses droits peut avoir… un coût pour la société. C’est une évidence en matière de santé et de prévention («Santé: à la recherche des droits perdus»)
Droits oubliés et droits abusés. Il est possible que ces deux réalités apparemment antagonistes soient les deux faces d’une même réalité. Celle d’une population précarisée et honteuse, condamnée à l’ombre, choisie ou subie. Une population qui bidouille pour survivre, qui refuse l’aide par peur de l’autorité, par honte, par méconnaissance («Exclus du chômage et des radars sociaux»). À côté des fraudeurs professionnels, il y a tous les autres, les laissés-pour-compte, difficiles à débusquer, faciles à accuser.