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Regard critique · Justice sociale

Emploi/formation

Un pacte pour l’emploi et la formation en Wallonie

Le pacte wallon pour l’emploi et la formation a été signé. Il est centré sur six chantiers. Parmi eux, la réforme des aides à l’emploi, le contrat d’insertion ou encore la formation en alternance.

Le Pacte wallon pour l’emploi et la formation, qui entend augmenter le taux d’emploi en Wallonie, a été signé fin juin 2016. Il est centré sur six chantiers. Parmi eux, la réforme des aides à l’emploi, le contrat d’insertion ou encore la formation en alternance.

C’était un des hors-serie de la législature en Wallonie. Le Pacte pour l’emploi et la formation, piloté par Éliane Tillieux (PS), la ministre de l’Emploi et de la Formation, a été signé en grande pompe ce jeudi 30 juin à Namur. Ce texte a nécessité 15 mois de concertation avec les partenaires sociaux. Il avait cependant déjà vu certains de ses pans concrétisés quelques mois plus tôt. En janvier, un accord avait déjà été trouvé sur les réformes des aides à l’emploi et le contrat d’insertion pour les jeunes. Un agenda qui semble avoir été imposé par les partenaires sociaux en ce qui concerne les aides à l’emploi. Leur message était clair: pas de réforme des aides à l’emploi, pas de pacte… Le contenu de la réforme des aides à l’emploi – attendue pour le 1er janvier 2017 – est connu: le gouvernement entend diminuer leur nombre et les faire passer d’une quarantaine à neuf, centrées notamment autour de trois groupes cibles: les jeunes de moins de 25 ans, les travailleurs âgés à partir de 55 ans et les demandeurs d’emploi depuis plus d’un an.

Le montant du contrat d’insertion s’élèvera à 700 € par mois durant un an pour l’entreprise qui engage.

Le contrat d’insertion s’adresse quant à lui au jeune qui, 18 mois après sa sortie de l’école, n’a toujours pas trouvé d’emploi. L’objectif est de lui offrir une première expérience professionnelle. Il devrait ainsi bénéficier d’un accompagnement pendant la durée d’un contrat de travail proposé via le Forem. Le montant du contrat d’insertion s’élèvera à 700 € par mois durant un an pour l’entreprise qui engage. Ce montant servira à payer le jeune travailleur, à charge pour l’employeur de mettre le complément de sa poche.

Une stratégie

Un autre pan du plan concerne la formation en alternance. Éliane Tillieux affirme notamment vouloir éliminer la concurrence entre opérateurs, un vieux problème. Cela passera notamment par une harmonisation des incitants aux opérateurs. La ministre entend aussi améliorer l’articulation entre l’offre de stages et les apprenants. «Les bassins de vie ont notamment travaillé sur un état des lieux de l’offre de formation présentée sur leur territoire, explique la ministre. Il faudra maintenant réfléchir aux filières à mettre en place par rapport aux besoins des bassins.» Enfin, la question de la certification revient également sur la table. Pour rappel, le certificat d’apprentissage de l’IFAPME – dépendant de la Région wallonne – n’ouvre pas les mêmes effets de droits que le certificat de qualification des Cefa, qui dépendent de la Communauté française. Un point crucial. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la déclaration de politique régionale wallonne plaide pour «la délivrance d’une véritable certification des apprenants de l’IFAPME débouchant sur des effets de droits équivalents à ceux liés aux certifications délivrées par la Communauté française». Un point qui est donc à l’agenda du pacte puisqu’il s’agira de «renforcer» la certification. Notons également que le banc patronal s’est engagé à atteindre le nombre de 20.000 places de stages de formation en alternance d’ici à 2019-2020. Une clause de rendez-vous a été fixée afin d’évaluer l’efficacité du dispositif au niveau de l’alternance en 2018. «Mais cela m’étonnerait qu’on laisse tout le monde un an avant de les revoir», nous a affirmé une source proche du dossier.

Les trois autres pans du Pacte sont la formation continue des travailleurs, l’orientation professionnelle et les outils du dialogue social. Le document consiste bien en une stratégie, sans véritable déclinaison budgétaire autre que celle des moyens déjà existants.

Aller plus loin

«Formation en alternance: le jour de gloire est arrivé?», Alter Échos n°395, janvier 2015, Julien Winkel.

«De jeunes Bruxellois mieux insérés?», Alter Échos n°426, juin 2016, Julien Winkel.

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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