Le 6 octobre 2013 à Bayonne, quelques jours après la publication du cinquième rapport du GIEC sur le dérèglement climatique en cours, 12 000 personnes ont investi les rues et les places de cette ville basque, transformant le temps d’une journée tout un centre-ville en « village des alternatives ». Économie, gouvernance, santé, éducation, alimentation, énergie… Toutes ces thématiques sont autogérées par les citoyens. Objectif : rompre avec le discours moralisateur de l’écologie, en montrant non seulement que des solutions concrètes existent, mais surtout qu’elles sont à la portée de tous et se construisent « par en bas ».
Derrière ce concept, un cri de ralliement : Alternatiba! (alternative, en basque). Ces villages se veulent le point de départ d’une dynamique de capacitation, dans la perspective de la conférence internationale sur le climat que la France accueillera à Paris en 2015. « Chacun peut y présenter son alternative, sans pour autant être en accord parfait avec son voisin de stand », explique un membre du collectif. Ce dernier ajoute que pour inciter le public à d’autres pratiques quotidiennes, il convient de présenter des démarches individuelles, sans lien avec une organisation ou association, dans une organisation de travail sans hiérarchie.
Depuis Bayonne, un kit a été mis en ligne pour aider les citoyens à faire essaimer d’autres Alternatiba. Sous l’impulsion de l’écologiste Nicolas Hulot, des philosophes Edgar Morin et Pierre Rabhi et d’une vingtaine de personnalités (économistes, syndicalistes, militants associatifs, etc.) un appel a été lancé pour créer « 10, 100, 1000 Alternatiba » d’ici la COP21, le sommet international sur le climat qui aura lieu en décembre 2015 à Paris. La ville d’Agen vient d’accueillir sa deuxième édition, et Nantes sa troisième. Il s’en prépare d’autres à Lille, Bordeaux, Paris. Une quarantaine sont aussi en gestation en Allemagne et en Autriche… La Belgique ne devrait pas tarder à suivre le mouvement, puisqu’il a été décidé d’organiser Alternatiba Bruxelles dans la commune de Saint-Gilles le 5 septembre 2015.
Pour aller plus loin :