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Améliorer l’intégration directe des élèves à besoins spécifiques dans l’enseignement ordinaire

Le Conseil supérieur de l’enseignement spécial (CSES)1 vient de rendre un avis concernant « l’intégration directe des élèves à besoinsspécifiques dans l’enseignement ordinaire ». Alors que des mesures importantes ont été prises dans les Communautés flamande et germanophone pour favoriserl’intégration des élèves handicapés, l’Avis 119 part du constat de la trop grande imperméabilité entre enseignements ordinaire et spécial enCommunauté française. Le Conseil rappelle l’orientation prônée par la plupart des courants pédagogiques depuis les années 60, visant à intégrerla personne handicapée dans les milieux ordinaires : que ce soit au niveau de l’enseignement, du travail, des loisirs ou de l’hébergement. Concernant la situation desélèves souffrant d’un handicap, le Conseil distingue deux situations. Soit l’élève est inscrit dans l’enseignement spécial et bénéficie de la loi surl’enseignement spécial intégré, soit « il est inscrit dans l’enseignement ordinaire, parfois sans jamais avoir été inscrit dans l’enseignement spécial». On parle alors d’« intégration directe ».

01-08-2005 Alter Échos n° 135

Le Conseil supérieur de l’enseignement spécial (CSES)1 vient de rendre un avis concernant « l’intégration directe des élèves à besoinsspécifiques dans l’enseignement ordinaire ». Alors que des mesures importantes ont été prises dans les Communautés flamande et germanophone pour favoriserl’intégration des élèves handicapés, l’Avis 119 part du constat de la trop grande imperméabilité entre enseignements ordinaire et spécial enCommunauté française. Le Conseil rappelle l’orientation prônée par la plupart des courants pédagogiques depuis les années 60, visant à intégrerla personne handicapée dans les milieux ordinaires : que ce soit au niveau de l’enseignement, du travail, des loisirs ou de l’hébergement. Concernant la situation desélèves souffrant d’un handicap, le Conseil distingue deux situations. Soit l’élève est inscrit dans l’enseignement spécial et bénéficie de la loi surl’enseignement spécial intégré, soit « il est inscrit dans l’enseignement ordinaire, parfois sans jamais avoir été inscrit dans l’enseignement spécial». On parle alors d’« intégration directe ».

Des différences de traitement

Déplorant l’absence de données chiffrées sur ce phénomène, le CSES dénombre environ 600 enfants directement intégrés dans l’enseignementordinaire. Quelque 300 relèvent du niveau maternel, 200 du primaire et une centaine du secondaire. Il relève qu’« une partie de ces élèves présente desdéficiences auditives, visuelles, motrices ou des difficultés comportementales qui n’entravent pas les compétences cognitives. L’autre partie des élèvesintégrés, et c’est important de le constater, présente des retards et/ou des déficiences intellectuelles. Le premier groupe est jugé capable de suivre uncursus scolaire complet. La différence avec l’enseignement ordinaire concerne essentiellement la méthode. Le second groupe doit quant à lui suivre un cursus adapté,individualisé, et n’a généralement pas de visée certificative ».

Face à ces situations, le Conseil recense les difficultés rencontrées par les différents acteurs, à savoir l’éparpillement et la modicité des aidesdont les établissements scolaires peuvent bénéficier et, pour les parents, les refus et les rejets des écoles ou encore l’inégalité des handicaps. A cetégard, les enfants peu marqués physiquement ou dont l’étiquette n’est pas encore répandue auront davantage de chances de trouver un établissement d’enseignementordinaire.

Les conditions de possibilité d’une intégration réussie

Le Conseil énonce quelques propositions :

> L’avis défend un rapprochement des structures à tous les niveaux avec la mise en œuvre d’approches différenciées, menées par des équipespluridisciplinaires, en collaboration avec des partenaires extérieurs à l’établissement (les associations représentant les personnes handicapées et leurs parents,l’enseignement ordinaire, l’enseignement spécial, l’aide sociale, l’emploi, la santé…), coordonnées par des interfaces ayant une expérience et une pratique dansl’enseignement spécial. À ce titre, les établissements de l’enseignement spécial deviendraient des « centres de ressources ».

> Il est important de réaffirmer la liberté de choix pour les parents, avec l’appui des CPMS et des commissions consultatives de l’enseignement spécial, sinécessaire.

> Le projet d’intégration doit se fonder sur une convention entre les parents, l’école ordinaire qui accueille l’enfant, l’école spéciale qui vient en support, sousl’égide du CPMS. Ce dernier est envisagé comme un élément central de la problématique de l’orientation pour analyser les besoins spécifiques del’élève, détecter les difficultés le plus tôt possible et coordonner les différents partenaires.

> La création d’un « Observatoire de l’intégration » devrait être décidée dans le sillage du décret sur le « Pilotage del’enseignement » chargé d’évaluer les pratiques, les expériences et les innovations.

> En conclusion, le Conseil propose de baliser l’octroi des moyens aux écoles ordinaires qui accueilleraient des élèves handicapés. Les parents qui souhaitentinscrire leur enfant dans une école ordinaire s’adresseraient à un CPMS ou à un organisme agréé pour qu’il définisse et atteste du handicap justifiantl’inscription dans l’enseignement spécial. Si cet organisme certifie par ailleurs l’intérêt pour l’enfant de poursuivre une scolarité dans l’enseignement ordinaire, desmoyens équivalents à ceux d’une école spéciale seraient octroyés à l’école ordinaire accueillant l’enfant. Le soutien spécifique del’élève serait assuré par du personnel de l’enseignement spécial. Le Conseil préconise de débuter cette expérience de manière progressive auniveau de l’enseignement maternel avant d’envisager une généralisation de cette démarche.

1. Conseil supérieur de l’enseignement spécial, rue Kennedy, 125 à 1000 Bruxelles.

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