Début décembre, 39 ouvriers et 4 employés handicapés étaient licenciés, suite à la mise en liquidation d’Andenne Pro-Services, une entreprise de travail adapté (ETA). Une cellule de reconversion pour ces travailleurs sera mise en place dans les prochains jours.
Depuis l’annonce de la fermeture de l’ETA à Andenne, les partenaires sociaux ont décidé de mettre en place une cellule de reconversion pour ces 43 travailleurs. Cette cellule sera opérationnelle le 20 décembre prochain.
Ce n’est pas la première fois qu’une cellule de reconversion se met en place pour des travailleurs handicapés. « Malheureusement, en région namuroise, ce fut le cas pour l’ETA Samera à Sambreville, il y a trois ans. A l’époque, la commune avait même mobilisé des travailleurs sociaux pour le reclassement des travailleurs », explique Arnaud Levêque, délégué permanent FGTB[x]1[/x].
Les travailleurs handicapés ne sont pas soumis à l’« outplacement » comme c’est le cas pour des travailleurs licenciés âgés de 45 ans. « Ces cellules de reconversion ne sont pas obligatoires, mais nous les estimons nécessaires parce que ce sont des personnes en marge du marché de l’emploi, qui ont donc plus de difficultés à retrouver du travail. Il faut un accompagnement plus poussé que pour un reclassement professionnel classique », poursuit le délégué syndical.
Passer d’une ETA à une autre
Au sein de cette cellule de reconversion, à côté des accompagnateurs du Forem et des syndicats, d’autres acteurs interviennent comme l’Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées (AWIPH). L’agence a mis en place un système de « job-coaching » pour la remise à l’emploi de travailleurs handicapés.
« On met sur le pont un attaché en intégration professionnelle pour reclasser certains travailleurs dans d’autres ETA, soit pour leur trouver un emploi ordinaire si c’est possible. Quand il y a une fermeture, on fait un courrier aux ETA de la région pour les informer de la situation, pour qu’elles prennent en priorité des personnes de l’entreprise en liquidation », souligne Philippe D’Hollander, directeur de la cellule Emploi à l’AWIPH[x]2[/x].
Pour les travailleurs d’Andenne, plusieurs ETA sont intéressées d’en reprendre quelques-uns. Passer d’une ETA à une autre, c’est la solution la plus envisagée : celle-ci permet aux travailleurs de garder leur statut et le subventionnement y afférant.
En avril dernier, ce fut l’une des options envisagées pour les 60 ouvriers licenciés lors de la faillite de l’ETA Imarco à Malmedy. Grâce à la cellule de reconversion, plusieurs travailleurs ont retrouvé un emploi dans d’autres ETA de la région, notamment à Grâce-Hollogne. « Dans le cadre de cette reconversion et pour permettre aux travailleurs de se rendre de Malmedy à Grâce-Hollogne, l’ETA a mis en place et organise toujours les transports des travailleurs », indique Sognia Angelozzi, directrice de l’Entente Wallonne des Entreprises de Travail Adapté (EWETA)[x]3[/x]. « En tant que fédération patronale, nous ne siégeons pas dans la cellule, mais nous sommes consultés. Nous relayons l’information auprès d’autres ETA pour favoriser l’engagement des travailleurs licenciés par d’autres employeurs. »
Une cellule de reconversion chaque année
Reste un constat partagé par les membres du secteur : de plus en plus d’entreprises de travail adapté rencontrent des difficultés. Avec la fermeture d’Andenne Pro-Services, c’est la troisième fermeture d’une ETA en trois ans, la troisième fois qu’une cellule de reconversion se met en place. « On déplore une fermeture chaque année. Nous n’avions jamais recours à une cellule de reconversion par le passé », ajoute Sognia Angelozzi. « Les ETA sont touchées par la crise comme les autres, surtout parce ce sont des entreprises de sous-traitance. Dès qu’une entreprise donneuse d’ordre décide de réduire ses coûts, cela touche d’abord les coûts de sous-traitance. Certaines ETA sont contraintes de fermer mais pour beaucoup, c’est le recours au chômage économique. Sur les 56 ETA wallonnes, la fermeture, c’est plutôt l’exception que la règle », conclut Arnaud Levêque.
1. FGTB Régionale de Namur :
– adresse : rue Dewez, 40-42 à 5000 Namur
– tél. : 081 64 99 00
2. AWIPH :
– adresse : rue de la Rivelaine, 21 à 6061 Charleroi
– tél. : 071 20 57 11
3. EWETA :
– adresse : route de Philippeville, 196 à 6010 Couillet
– tél. : 071 29 89 20