Alter Échos n°486
Antiracisme : une lutte à fleur de peau
«Nous ne sommes rien sur terre, si nous ne sommes pas d’abord l’esclave d’une cause, celle des peuples et celle de la justice et de la liberté.» Ces mots sont ceux de Frantz Fanon. Ils sont tirés d’une lettre envoyée peu de temps avant sa mort en 1961. Près de soixante ans plus tard, cette cause des peuples, cette cause pour la justice et la liberté reste pleinement à accomplir. La mobilisation contre les violences policières et racistes a repris de la vigueur ces derniers mois, faisant jaillir des clivages dans les discours et les modalités d’action.
Aux côtés d’un antiracisme historique, porté par des organismes institutionnels et des associations, émerge une parole militante qui revendique la prise en compte de son vécu et son expérience du racisme (lire «Le temps de l’antiracisme politique»). Mais, au-delà de la lutte contre les discriminations, l’antiracisme des «victimes» se caractérise par des revendications spécifiques à chaque communauté. Derrière cette fragmentation se jouent des enjeux de reconnaissance auxquels s’ajoute un manque de représentativité dans l’espace politique belge (lire «Victimes: un antiracisme bien vivant, mais fragmenté»). Le cas de l’association Change, qui le 7 juin dernier a organisé la manifestation bruxelloise contre le racisme qui a suivi la mort de George Floyd, en est le parfait reflet. Une association qui cherche l’équilibre – précaire – entre la lutte spécifique contre le racisme fait aux Noirs et le combat plus général contre les discriminations (lire «Change, l’association qui veut bousculer l’antiracisme»). Quant aux Blancs, doivent-ils se tenir en retrait de ce combat parce que Blancs? Ces questions agitent les militants (lire «Le désarroi de l’homme blanc») et elles ne sont pas près d’être tranchées, tant que le racisme restera cette «maladie sociétale» comme le dénonce Landry Mawungu, directeur du Minderhedenforum, ou Forum des minorités, une institution qui depuis 18 ans est le porte-parole des minorités ethniques et culturelles auprès du gouvernement flamand. Un rôle de première ligne, aujourd’hui menacé… (lire «Minderhedenforum: rendre les minorités visibles»).
Un dossier illustré par Julie Joseph.
Edito
«Massacre de masse». Les mots sont brutaux. Et provocants, bien sûr. C’est Benoît Frydman, juriste et philosophe à l’ULB, membre du Conseil supérieur de la justice, qui les a prononcés à la fin du mois d’août sur la RTBF [...]
Citoyenneté
La mobilisation contre les violences policières et racistes a repris de la vigueur ces derniers mois, faisant jaillir des clivages dans les discours et les modalités d’action. Aux côtés d’un antiracisme historique, porté par des organismes institutionnels et des associations, émerge une parole militante qui revendique la prise en compte de son vécu et son expérience du racisme.
Citoyenneté
Au delà de la lutte contre les discriminations, l’antiracisme des «victimes» se caractérise par des revendications spécifiques à chaque communauté. Derrière cette fragmentation, se jouent des enjeux de reconnaissance auxquels s’ajoute un manque de représentativité dans l’espace politique belge.
Vu de Flandre
Inconnu du côté francophone, le Minderhedenforum, ou Forum des minorités, est depuis 18 ans le porte-parole des minorités ethniques et culturelles auprès du gouvernement flamand. Un rôle de première ligne, aujourd’hui menacé.
Citoyenneté
Le combat antiraciste doit-il être porté par ses seules victimes, les personnes «racisées»? Les Blancs doivent-ils se tenir en retrait de ce combat parce que Blancs? Ces questions agitent les militants tandis que les grandes plateformes de lutte contre le racisme qui rassemblaient syndicats et associations culturelles sont aujourd’hui totalement disqualifiées.
Citoyenneté
Le 7 juin 2020, la foule était compacte et bigarrée lors de la manifestation bruxelloise contre le racisme qui a suivi la mort de George Floyd, organisée par l’asbl Change. Une association qui cherche l’équilibre – précaire – entre la lutte spécifique contre le racisme fait aux Noirs et le combat plus général contre les discriminations.
L'image
Le 17 mars 2020, suite à la crise du Covid-19, la Belgique, à l’instar de tant d’autres pays, entre en veille. Les portes se referment sur les maisons: chacun chez soi, chacun pour soi. Cela a été dit, ressenti, [...]
Coralie Vankerkhoven
10-09-2020
Santé
Soumis aux mêmes contraintes que les maisons de repos, mais largement moins médiatisés, les services résidentiels pour personnes handicapées ont subi de plein fouet le confinement.
Petite enfance / Jeunesse
Engagé pour six mois au début du confinement dans une maison de repos grâce au programme de la Plateforme pour le service citoyen, Arnaud Jeangille parcourt les couloirs de la résidence aux côtés des aides-soignants. Ce jeune demandeur d’emploi découvre le travail de terrain dans un secteur qui a cruellement besoin d’un coup de main. Journée aux côtés d’un jeune homme qui distribue petits services et bonnes blagues aux résidents.
Enseignement
Pointés du doigt par les associations de parents depuis de nombreuses années, les sanitaires scolaires se sont imposés à l’agenda politique suite à la crise du Covid-19. Dix millions ont été débloqués en juillet par le ministre du Budget Frédéric Daerden (PS) pour soutenir l’amélioration des équipements dans les établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles. D’ici là, la petite machinerie rénale et alentour devra faire avec les moyens du bord: réduits.
Social
L’AMA, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri, a produit son premier rapport sur l’état du secteur de l’aide aux sans-abri en Wallonie. Avec une constatation : pauvreté et mal-logement continuent d’augmenter d’année en année au sud du pays.
Petite enfance / Jeunesse
John Crombez (sp.a) et Valerie Van Peel (N-VA), deux députés flamands, proposent de modifier le code civil pour « instaurer une protection juridique prénatale ». Leur idée : protéger les enfants de mères alcooliques ou toxicomanes en les enfermant ou en les plaçant sous tutelle. L’indignation des professionnels du social est profonde. En tout cas côté francophone.
Culture
Au printemps, on parlait d’une refonte du statut d’artiste. Aujourd’hui, le dossier avance gentiment, sur fond de petites rivalités entre PS et Écolo. Avant une accélération à partir de septembre ?
Justice
Depuis le mois de juillet, la ligne téléphonique Info’Prison recueille les témoignages de détenus et de leurs proches. Un espace de liberté alors que les établissements pénitentiaires se déconfinent avec peine.
Economie
La crise liée au Covid-19 impacte aussi l’économie sociale. Faillites, licenciements: les entreprises du secteur réalisent aujourd’hui que le fameux «monde d’après» Covid-19, loin de leur être favorable, pourrait leur coûter quelques plumes. Voire toutes…
Emploi/formation
La crise du coronavirus a mis plus d’un million de travailleurs au chômage temporaire en quelques jours. Une situation inédite qui a donné lieu à un certain nombre d’abus. Difficiles à prouver, toutefois, pour l’Inspection sociale.
Justice
Vingt-cinq ans qu’Alter Échos explore les politiques sociales en Wallonie et à Bruxelles. Chaque mois, notre revue a décidé de replonger dans ses archives. Les violences policières ont occupé l’actualité ces derniers mois, de Minneapolis à Anderlecht en passant par Blankenberge. Ce phénomène est loin d’être neuf.
Maitre Corbeau
Alors que, durant l’été, les palais de justice sont en sommeil pour cause de vacances judiciaires, certaines audiences se sont tenues en juillet et en août pour rattraper celles qui n’ont pu avoir lieu durant le confinement. Ce fut le cas pour la procédure de règlement collectif de dettes (RCD) dont le but est de trouver des arrangements entre des personnes surendettées (les médiés) et leurs créanciers. Compte rendu d’audience du 8 juillet dernier, sous la présidence de Gauthier Mary, juge au tribunal du travail francophone de Bruxelles.
Social Bistrot
Au Faubourg Saint-Denis, à Forêt, notre social bistrot continue son exploration des cafés de Bruxelles et bien au-delà. En cette rentrée estampillée « Covid », l’heure n’est pas des plus réjouissantes.
Panpan Culture
#179 À la folie/Waanzin. En septembre et octobre, la folie sera au cœur d’un cycle cinématographique programmé par le Cinéma Nova à Bruxelles.
Focales
En Wallonie, 150 à 200 fermes accueillent des personnes fragilisées pour des raisons sociales, familiales ou de santé. Objectif: améliorer le bien-être de ces personnes. Si les formules d’accueil social à la ferme varient, la plupart s’articulent autour d’un partenariat tripartite, entre l’agriculteur, le bénéficiaire et la structure sociale ou de santé. Balade au cœur de quelques-unes de ces initiatives wallonnes.