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Arlon diversifie sa palette de logements

Habitations Sud Luxembourg compte créer quelque 150 logements à prix modéré, en particulier à Arlon qui en a bien besoin.

13-02-2009 Alter Échos n° 267

Habitations Sud Luxembourg compte créer quelque 150 logements à prix modéré, en particulier à Arlon qui en a bien besoin.

Il est de ces préjugés tenaces. Ainsi aurait-on pu croire que la la manne du Grand-Duché tout proche mette tous les Arlonnais à l’abri de la précarité. Etpourtant… « Le problème de cette proximité est que beaucoup de gens ont un pouvoir d’achat très important et que cela entraîne les prix à la hausseen termes d’achat et de location », explique André Perpète (PS)1, échevin en charge du Logement et président de la SLSP (Société delogement de service public) Habitations Sud-Luxembourg. Il est vrai que les prix de l’immobilier dans l’arrondissement d’Arlon valent bien ceux du Brabant wallon. Ce qui ne fait pas l’affaire despersonnes à bas revenus ou bénéficiant d’allocations sociales.

Pour remédier à cela, fin janvier, Habitations Sud-Luxembourg a présenté ses projets de logements sociaux et moyens aux représentants des communes d’Arlon,d’Aubange, d’Attert, de Martelange et de Messancy. La SLSP compte plus de 750 logements sociaux et 34 logements moyens sur le territoire de ces communes, essentiellement sur Arlon et Aubange.L’objectif est de créer quelque 150 nouveaux logements dans un avenir proche. « Sur la ville d’Arlon, on favorise le locatif car placer des locataires à faibles revenus dansun village, c’est leur rendre un mauvais service, estime André Perpète. Ils se retrouvent loin des services de proximité et peuvent difficilement se déplacer. C’est pourcela que la commune d’Attert [plus rurale] va créer, dans le village de Nothomb, treize logements qui seront destinés à la vente et seulement deux à lalocation. » L’offre reste toutefois insuffisante en regard des 400 demandes en attente pour un logement à prix modéré.

Reconvertir le passé militaire

Autrefois ville de garnison, Arlon compte sur son territoire plusieurs anciennes casernes et logements militaires qui constituent un beau potentiel. Ainsi, la Caserne Calleymen –située le long de la Nationale 4 – a été rachetée par la Ville, puis revendue à des promoteurs immobiliers qui y réalisent du logement destanding. Dans le centre-ville, la Caserne Léopold abrite, dans une de ses ailes, 35 logements de transit gérés par l’asbl communale Nos Logis. « Il n’y a pasencore de logements d’insertion car cela nécessite un accompagnement de plus longue haleine – 3 ans – et nous n’avons pas encore de projet précis, explique AndréPerpète. En revanche, dans cette partie de la caserne, il existe aussi un abri de nuit tenu par des bénévoles. Les locaux ont été mis à disposition par laVille qui prend en charge les frais de fonctionnement. » Lancé au cours de l’hiver 2007-2008, l’abri de nuit peut accueillir 15 hommes et 5 femmes. Une demande a étéintroduite auprès de la Fondation Roi Baudouin pour pérenniser l’abri de nuit qui n’est ouvert – pour le moment – que l’hiver. Enfin, signalons encore qu’un partenariatentre la Ville et les Habitations Sud Luxembourg a permis le rachat de soixante logements militaires, répartis en cinq blocs, dans le quartier du Galgenberg. La rénovation de ceux-cis’opère au rythme d’un bloc par programme communal du logement.

« L’avantage des programmes communaux de logement est qu’ils permettent de planifier les projets que l’on pourra subsidier, déclare André Perpète. Arlon adéjà connu trois ancrages communaux successifs qui ont permis d’avancer. C’est plus crédible que précédemment, lorsque l’on fonctionnait par projetindividuel. » Si Arlon dispose encore de réserves foncières, la mise en œuvre de projets sur celles-ci prend néanmoins du temps : installation deséquipements, impétrants, voiries. Sans compter le coût de la construction qui augmente. Étant donné que l’enveloppe pour construire du logement social estlimitée, la Ville doit mobiliser de l’argent sans pouvoir pour autant répercuter le coût de cet investissement sur ce qui va être loué : c’est pour cela qu’ellemobilise des partenariats public-privé. La Ville n’est toutefois pas seule à répondre à la demande en logements à loyer modéré dans le cadre del’ancrage communal. Elle collabore ainsi avec l’AIS (agence immobilière sociale) Logésud qui gère une centaine de logements et sera amenée à en gérerdavantage. « En revanche, il n’y a pas encore de collaboration avec le Fonds du logement mais c’est une piste à creuser pour les années à venir », conclutl’échevin.

1. André Perpète :
– adresse : rue François Boudart, 47 à 6700 Arlon
– tél. (bureau) : 063 24 56 86
– courriel : andre.perpete@skynet.be

Baudouin Massart

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