Cela fait pas mal de temps que la situation des services sous article 29, services d’hébergements et d’accueil agréés par l’Awiph mais non subsidiés, est au quotidien,rendue difficile, voire intenable. Certains d’entre eux se voient ainsi contraints de fermer leurs portes faute de moyens financiers, de reconnaissance structurelle et officielle. L’usure morale sefait sentir chez celles et ceux, souvent des parents, qui, ont pris sur leur énergie, leur temps et sur leurs fonds personnels afin de combler les manques.
Ce fut le cas, entre autres, en mars 2000 pour un service de Kain, près de Tournai. Lancé par un petit collectif de parents et de travailleurs sociaux « interpellés », en 1991, »Parallèle » trouve un lieu quatre ans plus tard pour ouvrir un service de jour qui accueillera une moyenne de 10 adultes handicapés mentaux, pour préserver la dimension humainedu projet. S’appuyant sur un bénévolat relatif, bien que conséquent, sa malchance fut de demander une subsidiation au moment où le moratoire fut voté. Coup de bluesa posteriori pour M. Segard, l’un des professionnels impliqués dans le fonctionnement du service: « Il faut savoir que nous étions contrôlés comme tous les autres servicessubsidiés. Il faut savoir que notre service était parfaitement intégré dans la vie de la commune, par sa petite taille, mais aussi parce que nous réalisions desrepas et un service de table pour l’école maternelle mitoyenne. Autrement dit, c’était nos adultes qui aidaient les p’tits bouts d’à côté. Enfin, il faut savoir quenous avons proposé au ministre Detienne et à l’AWIPH qu’ils n’interviennent que pour le paiement du personnel, à charge pour nous de continuer à assurer les frais defonctionnement du service. On a essuyé un niet catégorique. Pour eux, c’est tout ou rien, pas de souplesse et voilà où cela nous a mené! »1.
Aujourd’hui, d’autres services ne doivent leur survie que grâce à des opérations médiatiques, telles que « l’opération Gaufres »2, initiée sur l’ensemble duterritoire wallon par l’asbl « Partage ». Une opération qui redistribue ses bénéfices nets aux services affiliés, en tout prés de 50 millions de francs, comme « LeFoyer »3 à St-Ghislain (prés de Mons) qui assure un service d’hébergement de nuit pour d’autres adultes handicapés mentaux .
Autre exemple, à Waremme : le centre « Beauregard » a failli fermer ses portes parce qu’il n’y avait plus d’argent pour payer les trois équivalents temps plein, mais aussi parce que sacréatrice, mère d’une personne handicapée, qui assurait jusqu’il y a peu un intérim bénévole, la nuit, est tombée gravement malade. Le centre n’a pucontinuer à fonctionner que grâce à l’intervention des autres membres du CA et au soutien de l’APEM (association de parents d’enfants mongoliens).
Dernier exemple, symptomatique de la fragilité de ces services: « La Clarine »4 qui ne doit sa survie qu’à l’héritage d’un généreux donateur.
1 M. Segard, 29 rue du Brugnon à 7982 Quevaucamps. Tél. : 069 57 87 13
2 Cette opération a lieu en ce moment, essentiellement les week-end, et jusqu’au 11 mars.
3 Le Foyer, rue de l’Abattoir, 1 à 7330 St Ghislain, tél. : 065 77 94 28.
4 Cette institution est coordonnée par Nadia Dupont, initiatrice du collectif « article 29 », La Clarine, rue Dieu d’en bas 44 à 7170 Fayt-lez-Manage, tél. : 064 57 01 38, fax :064 57 01 93, e-mail : clarine@skynet.be
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