La communication efficace grâce aux outils fournis par l’Internet est un mot d’ordre que non seulement la Communauté française mais encore le monde associatif afait sien. Encore faut-il adapter l’outil aux besoins et aux objectifs des intéressés, c’est-à-dire des utilisateurs-internautes. Or, penser en « langueinternet » nous demande de réaliser une sorte de révolution copernicienne. Jean-Claude Bonfanti1 le rappelait le 27 avril dernier lors d’un colloque organisé par laCommunauté française, « Communiquer la culture » : « Les structures dans lesquelles nous évoluons, sont – ou étaient – linéaires. Avecles nouveaux outils, dont le plus emblématique est assurément le Web, nous sommes entrés dans un monde rhizomique, dans une structure de liens. Cette horizontalité etcette non-hiérarchie des savoirs et des connaissances et donc des systèmes de circulation de la pensée et des connaissances doivent être impérativement prises encompte dans la structuration de nos modes de communication », argumentait-il.
Aussi, comment construire un site associatif efficace, dynamique et interactif ? Mais ne doit-on pas en premier s’interroger sur son pourquoi ?… Pour toucher plus ou de nouveauxpublics, pour travailler son image, ou donner une plus-value que n’apporte pas le lieu hic et nunc, situé géographiquement ? En bref, comment passer du site « moi-je »à l’interactivité bénéfique à l’internaute ?
C’est en réponse aux questions et aux attentes du secteur associatif culturel que le formateur Saâd Kettani2 fournit, lors du colloque précité, quelques pointsessentiels qui doivent retenir toute l’attention du concepteur de site :
> lisibilité et facilité de lecture : la lecture sur écran étant un processus intellectuel spécifique, le principe est que l’apport d’informationtextuelle ne peut dépasser 30 % de la page (contre 60 % pour le texte sur papier), on n’apporte ainsi que des infos utiles car la lecture sur écran demande 30 % d’effortssupplémentaires ; veiller à l’unicité du style (graphisme et respect des conventions typographiques) et l’esthétique (cohérence visuelle,cohérence des couleurs, ne pas surcharger la page) ; s’il y a du texte plus long, préférer le déroulement pour l’ergonomie ;
> l’hypertexte : avec les hyperliens, le principe à intégrer est que le déploiement du sens et l’association des concepts est autre par rapport à lalecture linéaire. L’esprit va ici opérer par associations et hiérarchie cognitive. Le but du concepteur est donc, au final, que l’internaute ait saisil’objectif du site s’il le découvre ou qu’il reparte avec les infos recherchées s’il s’est connecté avec un but précis. La segmentation dusens des infos est due à l’auteur tandis que la composition du sens est due au lecteur. Il est alors important de ne pas laisser « se perdre » l’internaute, c’estle webmaster qui garde la maîtrise de la navigation, les liens jouant le rôle de motivation à poursuivre le surf ;
> « l’utilisabilité » : c’est la qualité de l’arborescence du site comme logique interne, permettant notamment de futures extensions.
Cesep : des formations pour des sites dynamiques et novateurs
Fin juin le Cesep3 clôturera une formation entamée à la suite d’un appel à projets lancé par la Fondation Roi Baudouin. Appel fut lancé auxassociations désirant développer leur organisation et leur communication, notamment par la maîtrise des outils de l’Internet. Quarante projets furent retenus répartisen quatre thématiques. « Le but, explique Jean-Luc Manise, responsable de la formation, est d’utiliser la technologie pour la valeur ajoutée qu’elle permet àremplir les objectifs des associations. Il ne s’agissait pas de faire leur site mais de leur donner les outils pour dynamiser et innover dans leur logique ». Exemples ? « Le“multisite” du Centre d’action laïque qui mettra à disposition une base de données pour les sites des antennes locales. Infordrogue qui mettra une partie de sesservices et conseils en ligne à l’usage des toxicomanes ; la Ligue d’impro qui utilisera la vidéo animée, ou enfin ce site au service des associations pour diffuserl’utilisation de logiciels libres comme Linux », achève Jean-Luc Manise.
1. Jean-Claude Bonfanti, éditeur de La Maison d’à côté, rue du Printemps, 54 à 1050 Bruxelles – tél. : 02 648 42 48 – courriel : jcb@inovo.be
2. Saâd Kettani, consultant et formateur, rue Demi-lune, 32 à 1435 Mont-Saint-Guibert – courriel : kettani@alterego.be
3. Cesep, Centre socialiste d’éducation permanente, rue de Charleroi, 47 à 1400 Nivelles – tél. : 067 890 870 – site : www.cesep.be – contact : Jean-Luc Manise.