Le 9 octobre, le Fonds du logement wallon (FLW)1 organisait une journée sur les dynamiques partenariales entre l’associatif et les pouvoirs publics pour assurer le droit àun logement décent.
Au travers de cette journée, le Fonds invitait « l’ensemble des acteurs du monde du logement et de l’insertion sociale, les associations et les pouvoirs publics à faire lepoint sur leurs approches respectives du droit au logement. » Pour alimenter la réflexion, il avait été fait appel à des acteurs venant non seulement deWallonie, mais aussi de Flandre, de Bruxelles, d’Angleterre et de France. L’objectif était d’apprendre ce qui avait motivé la mise sur pied de ces associations ou encore lamanière dont elles s’étaient organisées pour interpeller les pouvoirs publics, être reconnues d’eux comme acteurs et bénéficier (ou pas) de leur soutien.À travers ces dynamiques, l’enjeu reste, bien entendu, d’assurer le droit à un logement décent.
Une dynamique essentielle
D’entrée de jeu, Luc Laurent, directeur général du FLW – en partance à la retraite – a rappelé que, historiquement, le Fonds du logement est issu del’associatif. Pour lui, « l’associatif est le vecteur d’une dynamique renouvelée. Même si nous sommes dans une démocratie représentative, l’associatif reste unvecteur essentiel par lequel la population peut s’exprimer. » Il souligne au passage la capacité de l’associatif à mettre en œuvre des processus innovants et àinterpeller les pouvoirs publics : la plupart naissent sur la base d’un constat de carence et suivent un parcours jusqu’à l’institutionnalisation de leur action. Luc Laurent remarque toutefoisque « certains » pouvoirs publics tendent à minimiser les constats de carence, à encadrer les libertés de l’association, voire à confisquerl’initiative associative. « Ceux-là étouffent l’initiative associative, dénonce-t-il. La dynamique associative est aussi essentielle que le suffrage universel. Il fautrenforcer l’action associative et la valoriser pour lui permettre de développer des services, de fonctionner. »
Continuité de l’action
Au cours de la journée, les différents intervenants ont effectivement montré dans quel contexte ils évoluaient. Brigitte Collard, directrice de la Maison d’accueil dessans-logis pour hommes a montré quel était le parcours d’obstacles à franchir pour réinsérer un sans-abri dans un logement. Chille Deman, de laFédération bruxelloise des Unions de locataires a retracé l’implication de celles-ci dans la création des AIS (agences immobilières sociales) et souligné lesdifficultés à concilier une dynamique associative et un contrôle budgétaire efficace et effectif.
Garantir un droit au logement décent n’est pas une sinécure pour le secteur associatif. S’il est vrai, comme l’ont relevé plusieurs intervenants, que les pouvoirs publicsdéveloppent des moyens pour pallier les carences en matière de logement ; d’autres constatent – comme l’épinglait Luc Laurent – que parfois, certains d’entre eux,cherchent à tempérer les tendances revendicatrices des associations, voire à instrumentaliser ces dernières.
Dans le même temps, il convient de rappeler que les pouvoirs publics ont la responsabilité du bon usage des fonds publics. Il est donc logique, « qu’ilss’inquiètent de la bonne gestion des associations, de leur professionnalisme et craignent un certain amateurisme », remarque Vincent Sciarra, le nouveau directeur du FLW.Dès lors, « ils conditionnent les subventions au respect de règles et de formalités administratives ».
Quoi qu’il en soit, Vincent Sciarra a insisté sur la continuité de l’action du Fonds pour trouver des solutions afin de mieux articuler l’action associative et l’action despouvoirs publics, dans une approche constructive.
1. Fonds du logement wallon :
– adresse : rue de Brabant, 1 à 6000 Charleroi
– tél. : 071 20 77 11
– site : www.flw.be