Tandis que Médecins du monde lance une campagne internationale pour le droit des femmes à décider et pour un accès universel à la contraception et à l’avortement, Alter Échos fait le point sur récentes les crispations touchant à l’accès à l’avortement en Belgique et en Europe.
Chaque année dans le monde, près de 22 millions de grossesses non désirées aboutissent à un avortement non médicalisé, 50 000 femmes décèdent suite à un avortement clandestin, tandis que huit millions d’autres souffrent d’invalidités. Les grossesses non désirées demeurent véritable enjeu de santé publique, également parce qu’elles sont souvent des grossesses à plus haut risque (grossesses précoces ou trop rapprochées).
L’accès à la contraception est lui aussi un droit qui est loin d’être garanti. Aujourd’hui, dans les pays en développement, environ 222 millions de femmes qui préféreraient différer ou éviter une grossesse n’auraient toujours pas accès à une contraception sûre et efficace.
Fort de ces constats, le réseau Médecins du monde lance une campagne internationale pour le droit des femmes à décider et pour un accès universel à la contraception et à l’avortement. En 1994, rappelle MdM, lors de la conférence internationale du Caire sur la population et le développement, 179 pays se sont engagés à garantir aux femmes un accès aux services de planification familiale et à des soins post-avortement, quelle que soit la situation légale de l’avortement dans leur pays. Vingt ans plus tard, le bilan de MdM est négatif : « Les États n’ont pas tenu leurs promesses. » Alors que les États du monde entier se réuniront à l’ONU en septembre prochain dans le cadre du Caire+20 pour débattre des droits sexuels et reproductifs, Médecins du monde appelle donc la communauté internationale à renouveler ses engagements en faveur de la santé et du droit des femmes. Plus d’infos ? http://www.medecinsdumonde.be – Marie-anne.Robberecht@medecinsdumonde.be – tél : 02 225 43 49 – 0493 25 49 09
Plus proche de nous, certaines crispations touchant à l’accès à l’avortement semblent renaître. En témoignent les relents conservateurs qui secouent la France ou encore l’Espagne. En Belgique, une pénurie de médecins pratiquant l’interruption volontaire de grossesses s’annonce, et les opposants à l’IVG fourbissent leurs armes. Au niveau des institutions européennes, les débats sont encore plus vifs. Le rejet, au Parlement européen, du rapport Estrela qui consacrait le droit à l’avortement, laisse croire à une victoire symbolique des lobbies conservateurs et religieux. Lisez sans plus tarder le dernier dossier d’Alter Échos : « L’IVG en danger ? »