L’AWCCLP qui fédère et représente les Comités consultatifs de locataires et propriétaires (CCLP) a suivi avec assiduité les ateliers du logementpublic, organisés de février à mai 2010. Marie-Claire Brancart et Lucienne Souka, respectivement présidente et trésorière de l’AWCCLP, seréjouissent des résultats engrangés dans le cadre de la réforme du Code du logement.
« Cette réforme, moi, je l’aime », a d’emblée annoncé Marie-Claire Brancart lorsque nous l’avons interrogé sur lesgrandes orientations de ce projet de réforme. « Déjà, lors des ateliers du logement public, nous avions été épatés par la liberté deparole de tous les intervenants et la place qui nous avait été donnée au cours de ces échanges. Mais nous sommes réellement satisfaits des accents sociaux ethumains qui transparaissent dans bien des dispositions vers lesquelles on semble s’orienter. » Pour Marie-Claire Brancart et Lucienne Souka, cette humanisation ressort nettement duprojet de réforme pour ce qui est des attributions et des conditions de location des logements publics : les candidats locataires devraient désormais avoir le droit de donner despréférences en termes d’habitat (appartement ou maison), mais aussi de quartier. Ils pourront refuser une fois un logement proposé. En matière de bail, ladurée de 9 ans retenue est de nature à sécuriser les locataires. Les petits revenus ne seront plus systématiquement pénalisés. « Tous ces accentssont des signaux très importants donnés aux habitants des logements publics qui peuvent à nouveau se sentir chez eux dans leur habitation, avec à la clef une meilleureappropriation et un plus grand respect de leur lieu de vie, de leur quartier. Avec la précédente réforme, on avait l’impression d’être devenus une addition dechiffres. Ici, on redevient des humains. » Même si, souligne Lucienne Souka, ce ne sera pas forcément plus facile à gérer pour le personnel des SLSP qui devrajongler avec de nombreux statuts.
Pour plus de participation
Autres éléments de satisfaction pour l’AWCCLP : l’apparition de la notion de référent social qui va permettre de faire le lien entre les SLSP, leslocataires et les services d’aide extérieurs (services d’insertion, CPAS, services d’aide aux personnes âgées…), avec pour mission de mettre del’huile dans les rouages. Pour Marie-Claire Brancart, « l’apparition de cette fonction de référent social qui, selon nous, devrait être indépendantdes sociétés de logement, montre clairement la volonté des autorités publiques d’affirmer le rôle social des SLSP, ce qui n’est pas toujours clairementcompris ». L’inclusion dans les comités d’attribution de travailleurs sociaux issus du monde associatif et public est un autre signal apprécié et un passupplémentaire dans cette voie de l’humanisation, mais aussi de la dépolitisation. Enfin, l’accentuation du rôle des CCLP lors de l’accueil des locataires estégalement salué, même si, selon Lucienne Souka, certaines SLSP ne seront peut-être pas toutes enchantées de cette mesure. Même crainte concernant laprésence de deux administrateurs issus du CCLP au sein du conseil d’administration des SLSP. Pour Marie-Claire Brancart, « il faudra que ces nouvelles dispositionss’accompagnent d’un changement de mentalités dans le chef de certaines SLSP afin de faire place à cette participation accrue des locataires et propriétaires, maiségalement dans le chef de certains CCLP ».
Car si l’AWCCLP se montre très favorable au projet de réforme, elle ne cache pas non plus que le rôle accru donné aux CCLP devra s’accompagner d’uneplus grande maturité dans la mise en œuvre de leurs responsabilités : « Il est important que les locataires au sens large se sentent concernés par cesorganes de représentation et y participent plus activement. »