Après de nombreux mois de retard (Lire «Primo-arrivants: où t’es, Bapaoutai?», Alter Échos n° 413), la capacité d’accueil des primo-arrivants passe enfin à une capacité de 4.000 personnes en Région bruxelloise.
Après l’inauguration en mars dernier des locaux de l’association Via à Schaerbeek et Molenbeek, c’était au tour de Bapa Bruxelles, le deuxième bureau d’accueil francophone de la capitale pour primo-arrivants, d’ouvrir ses portes. Avec cette ouverture, c’est l’ensemble du parcours d’intégration mis en place par le gouvernement bruxellois francophone qui est désormais en place. La Cocof subventionne chaque ASBL à hauteur de 1,5 million d’euros par an. L’ouverture du deuxième bureau d’accueil ne signifie pas pour autant que la structure sera directement opérationnelle. À l’instar de Via, il faudra au moins plusieurs mois au Bapa Bxl pour trouver sa vitesse de croisière.
En six mois, quelques 300 personnes ont été accueillies par la structure mise en place par les communes de Schaerbeek et Molenbeek. Quant à l’ASBL Bapa Bxl, mise en place par la Ville de Bruxelles, elle devait initialement être inaugurée le 31 mai dernier. Un retard regrettable dû à la difficulté de trouver un site pour accueillir la structure. «Nous avons rencontré beaucoup de difficultés pour trouver des bureaux: nous n’étions pas refusés pour des raisons financières ou logistiques, mais en raison du public que nous comptions accueillir», dénonce Faouzia Hariche (PS), présidente de l’ASBL Bapa Bxl et échevine de la Cohésion sociale à Bruxelles.
Pour l’élue, ce centre d’accueil est l’occasion de contrer les discours anti-immigration en offrant aux primo-arrivants toutes les clefs pour participer à la vie de la société. Une équipe de 23 personnes, parmi lesquelles des formateurs polyglottes, encadrera ceux qui se trouvent en séjour légal depuis plus de trois mois. «Nous avons choisi des gens qui incarnent le reflet de la société bruxelloise», explique-t-elle. De quoi offrir un accueil de qualité en deux phases. La première phase se compose d’un accueil, d’un bilan social et d’un bilan linguistique, en mettant à disposition des informations sur le parcours d’accueil et ses opérateurs, ainsi que dans la délivrance d’une information pertinente sur les droits et devoirs de chaque personne résidant en Belgique. Ce bilan permettra aussi d’identifier les besoins du bénéficiaire en matière de logement, de moyens d’existence, de soins de santé, d’insertion socio-professionnelle, d’accueil et de scolarisation des enfants. En matière linguistique, des cours de français seront proposés, jusqu’à 250 heures selon les besoins. «Nous travaillerons sur base des collaborations déjà existantes avec les acteurs de terrain», précise encore Faouzia Hariche. Le second volet du parcours d’accueil consistera, pour sa part, en un projet d’accueil individualisé traduit dans une convention d’accueil. Lorsque le bilan social ou le bilan linguistique ont mis en évidence des besoins d’accompagnement ou de formation spécifiques, le BAPA proposera une convention d’accueil et d’accompagnement au bénéficiaire.
Quant aux collaborations entre le Bapa Bruxelles et l’ASBL Via, elles existent. «Une série de réunions d’échange a déjà eu lieu, lors desquelles nous avons l’occasion de partager nos bonnes pratiques. Cela nous semble particulièrement important étant donné que nous avons le même métier, un métier à co-construire ensemble», explique Laura Diop, directrice adjointe de Via. L’asbl est demandeuse de la meilleure communication conjointe possible, sous l’égide de la Région. Elle attendait d’ailleurs l’ouverture pour communiquer davantage auprès du public visé. Tant pour Via que Bapa Bxl, le défi est d’atteindre dès que possible la capacité d’accueil annuelle maximale, même si on est bien conscient qu’elle sera insuffisante. Et le temps presse: le parcours d’intégration doit devenir, dès 2017, obligatoire en Région bruxelloise. En tenant compte des bureaux néerlandophones (Bon), d’une capacité de 3.000 primo-arrivants, un maximum de 7.000 personnes peuvent désormais être prises en charge chaque année en Région bruxelloise. Or, le nombre de primo-arrivants est plus élevé, s’élevant à près de 11.000 personnes.