La 24e Conférence sur le climat (COP24) s’est tenue à Katowice, en Pologne, jusqu’au 14 décembre. À Bargny, une ville
du Sénégal située à une trentaine de kilomètres de Dakar avec laquelle elle tend à s’agglomérer, les habitants ont organisé ces 7,
8 et 9 décembre un événement « off » pour exprimer leur ras-le-bol quant aux impacts environnementaux et sociaux des projets
implantés dans leur commune : 1.433 familles y sont victimes de l’érosion côtière, liée en grande partie aux changements
climatiques. Elles devaient être relogées sur un site nommé Miniam I & II, mais, en 2008, l’État sénégalais a décidé d’installer sur le site une centrale électrique à charbon de 125 mégawatts. La centrale, dont la construction s’est achevée en 2018, rejettera 1 million de tonnes de CO2 par an et se trouve à moins de 500 mètres d’une école primaire, d’un site de transformation de poissons et de plusieurs habitations. Ses besoins en eau potable représentent le double de la consommation d’eau de la population de la commune. La pollution qu’elle générera s’ajoute à celles d’une des plus grandes cimenteries d’Afrique de l’Ouest et d’un futur port minéralier et vraquier.
Photographie de Pierre Vanneste issue du projet webdocumentaire « Bargny, ici commence l’émergence », réalisé par Laurence Grun et Pierre Vanneste (www.bargnyproject.com).