Telle est la devise du Brussels Young Wrestling Style. Un club de lutte pour jeunes en difficulté que Simba Shaolin, champion de catch intercontinental, prend sous son aile. Le maitre laissant place aux élèves… C’est désormais aux jeunes catcheurs et catcheuses de monter sur le ring. Ils joueront leur place pour le championnat ce samedi.
Il s’agit pour la plupart de «jeunes de la rue», remplis de pugnacité. Plusieurs soirs par semaine, ils se rendent à la salle située en plein cœur de Bruxelles, rue de la Grande Ile 39, pour s’adonner à ce sport spectaculaire qu’est le catch. Ils décompressent sous l’œil attentif de celui qu’ils appellent tonton. «Ici, on a notre façon de lutter» témoigne Simba qui connait bien les réalités du terrain.
L’entraîneur d’origine congolaise, à la corpulence et au palmarès impressionnant, partage avec les jeunes son amour pour les sports de combat; leur transmettant aussi beaucoup de valeurs. « Notre déontologie sportive permet de canaliser les jeunes. Certains aiment jouer au méchant sur le ring, mais en dehors ils sont une tout autre personne. Ils n’ont plus besoin du couteau, maintenant ils parlent. »
Après l’entraînement, Maïva (oui, une fille !) confiait combien «ici on peut se défouler tout en respectant l’autre. Désormais je suis beaucoup moins agressive dans la vie de tous les jours.» Monter sur le ring leur permet aussi d’être moins réservés : « au début c’est stressant, car il y a du monde. Mais on connaît les règles et techniques, on sait ce qu’il faut faire. On interagit avec le public pour mettre l’ambiance, se faire un peu connaitre et que les gens crient notre nom de scène. »
Cheyenne, 15 ans, est la plus jeune du groupe, mais ne semble éprouver aucun mal à s’intégrer parmi les autres: « c’est un beau club, on s’entend tous. Je voudrais faire pareil que le catch à la télé. Donc je m’entraîne beaucoup et espère bientôt monter sur le ring. »
Plus qu’un simple entraineur, Simba a un rôle d’éducateur pour ces jeunes avec qui il est parvenu à tisser une relation de confiance. «Ils ne doivent pas toujours être sur le tapis, on aime qu’ils apprennent des choses correctes. Je leur demande souvent : il est où le bulletin?» Du côté des parents, ils semblent heureux de confier leurs enfants : « ils savent que je fais un travail positif avec les jeunes. » À en juger par le nombre de coups de téléphone que reçoit le sportif au grand cœur, ils n’hésitent d’ailleurs pas à lui demander son avis quand un problème surgit avec leur enfant.
Le club n’a pas énormément de moyens. Il n’y a pas de ring dans la salle d’entrainement, également utilisée par une école. Mais Simba a bon espoir : «les politiques voient l’évolution du travail fait avec les jeunes et les moyens arrivent au compte-goutte. »
Contrairement à la rumeur selon laquelle les résultats des matchs de catch sont déterminés à l’avance, Simba affirme que ce n’est pas le cas au BYWS: « chez nous, la compétition est importante. Si le jeune gagne, il en retirera une vraie fierté. » Le suspens sera donc à son comble ce samedi 11 octobre ! Rendez-vous rue du Boulet 29 à 18h.