Au 31 décembre 1999, le mandat de travail de la Délégation régionale interministérielle aux solidarités urbaines (DRISU) 1 arrive àéchéance. D’ici à cette date, le gouvernement régional bruxellois devra statuer sur le sort à réserver à cet outil, ainsi qu’audélégué régional, à ses adjoints et à sa demi-douzaine de collaborateurs. Le chapitre 2 du nouveau programme gouvernemental précise d’ores etdéjà que «la DRISU assistera le Gouvernement dans la coordination des politiques menées dans le cadre de la revitalisation des quartiers. A cette fin, elle seraremodelée, dotée d’un statut approprié et des moyens adéquats».
«Au cours de la précédente législature, la DRISU a travaillé comme monteur de projets et de dispositifs, afin de formaliser des articulations entre le terrain et lesadministrations compétentes», explique Eric Buyssens, délégué aux solidarités urbaines. «Nous nous sommes attelés également àsoutenir des projets, à mettre en chantier le dispositif d’insertion socioprofessionnelle, à mettre en œuvre le programme européen URBAN, à dresser le bilan et lesperspectives de la formation en alternance. Parmi les autres chantiers, il y a eu l’alphabétisation, les projets pilotes d’économie sociale, les contrats de quartiers. Enfin, vers lafin de la législature, nous avons hérité de deux nouvelles missions : les contributions de la Cocof au Plan régional de développement (PRD social) et les Quartiersd’initiative. De la première, s’est dégagé un ensemble de propositions concrètes relatives à l’accueil de première ligne, la coordination des approches desacteurs, l’évaluation des politiques et le contrat de confiance associations locales-pouvoirs. En ce qui concerne les Quartiers d’initiative, la DRISU a joué un véritablerôle d’interface dans le dispositif triangulaire mis en place entre la Région, les communes et les acteurs locaux».
AE – Quel est le bilan actuel ?
EB – «Grosso modo, on se retrouve avec un outil qui, bon an mal an, a fait aujourd’hui la démonstration de son utilité. Les politiques sociales de proximité et dedéveloppement local intégré ont été consacrées par le gouvernement ainsi que l’outil qui va avec. La crédibilité de la DRISU est acquise.Actuellement, nous avons de bonnes relations avec les administrations concernées et de nombreux relais locaux. A l’avenir, la DRISU doit rester un lieu d’interface. Il faut donc lui donnerplus de moyens, …pas nécessairement en termes financiers, mais surtout en termes politiques».
AE – Justement, comment devrait se concevoir cet avenir ?
EB – «Le débat actuel porte sur la forme que cet outil interministériel doit avoir et sur ses modalités de fonctionnement. Pour assurer la poursuite de ses missions, laDRISU a besoin d’une meilleure interface avec les différentes composantes des exécutifs gouvernementaux. Par là, j’entends un véritable contrôle politiqueérigé en dialogue avec tout le Gouvernement. Mais, en contrepartie, il faut que la DRISU puisse disposer d’une capacité d’initiative et d’un large champ d’investigation oùnotre structure peut vraiment apporter quelque chose au débat public. Avoir un contrôle, cela veut dire qu’effectivement je ne peux pas faire tout et n’importe quoi. Il faut une attituderesponsable. Concrètement, je dois pouvoir mettre le doigt sur des problèmes qui, éventuellement, embarrassent le Gouvernement, dans la mesure où je suis en mesured’apporter une solution politique réaliste. Je ne peux pas me contenter de critiquer pour critiquer».
AE – Quelles sont les perspectives pour la prochaine législature?
EB – «Le chantier pour la prochaine législature c’est tout le développement local. L’action de la DRISU devra s’inscrire centralement dans le chapitre 2 de la déclarationgouvernementale relatif à ‘la lutte contre l’exclusion sociale et la nécessaire revitalisation des quartiers’. Il faut donc mobiliser les ressources locales d’intervention, soitles acteurs locaux ; impliquer les exécutifs communautaires, parce que toutes les matières sociales, éducatives et culturelles ne relèvent pas de la Région ; etidéalement avoir un plan stratégique d’ensemble dans le but de mettre en perspective les politiques sociales».
1 Rue Marché-aux-Poulets 7 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/505 14 96, fax : 02/ 505 14 07. La DRISU a été créée par l’arrêté du gouvernementdu 24 décembre 1992, modifié par l’arrêté du 2 mai 1996. Elle a succédé à la Délégation régionale bruxelloise à l’insertionsocioprofessionnelle mise sur pied en 1990 mais bénéficié d’un champ d’action plus étendu. En plus de l’emploi et de l’insertion socioprofessionnelle, la DRISU estcompétente pour la cohabitation, l’intégration, la santé, l’économie sociale, les nouvelles initiatives entreprises dans les quartiers à revitaliser, les contratsde quartiers, les sites désaffectés, les espaces publics, l’environnement, le logement et l’aide sociale. Elle est placée sous la responsabilité directe dugouvernement.
Alter Échos
Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !
Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web.
Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus,
notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité,
et pour répondre à notre mission d'éducation permanente.
Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous !
Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)
Sur le même sujet
Les plus consultés
- Violences sexuelles, l’injuste prix
- WhatsApp à l’école: qui a eu cette idée folle?
- Communautés d’énergie,
menacées par les entreprises? - «Derrière les adultes à la rue, il y a des enfants qui trinquent.»
- La livraison de colis, enjeu politique en devenir
- Bouillon de lectures
- Le cancer du poumon,
une maladie de pauvres?