De plus en plus active sur Ixelles (Hôtel Tagawa, Héron Plaza, Comité XL Nord), la Fée Coopérative (Fédération d’entraidecoopé-rative)1 devrait bientôt pouvoir bénéficier de subsides pour son agence immobilière sociale (AIS) « Comme chez toi ».
Le 27 mai dernier, le Conseil communal d’Ixelles approuvait à l’unanimité le projet d’agence immobilière sociale « Comme chez toi ».Le 18 juin,c’était au tour du secrétaire d’État au Logement sortant, Alain Hutchinson, de donner son accord de principe sur ce projet. Il y voit un intérêt carl’AIS compte :
> lancer une nouvelle forme de contractualisation avec la grosse propriété spéculative ;
> chercher des applications des charges d’urbanisme au bénéfice du logement ;
> agir sur Ixelles, commune faible en logements sociaux ;
> viser la production de logements de transit.
Pour Jacques Giel, de Fée Coopérative, « la reconnaissance de l’AIS nous permet d’avoir un plus institutionnel, juridique, technique et financier. Commecritère d’intégration des personnes exclues par le logement, les AIS sont un outil de sécurité d’habitat ». D’ici à la fin octobre 2004, laFée Coopérative devra avoir ficelé et déposé son dossier AIS. Et les projets ne manquent pas. Dans le cadre du dossier Héron Plaza, trois immeubles de la rueStassart ont fait l’objet d’une convention volontaire de cession de Héron Belgium à la commune d’Ixelles. Ils seront dans le giron communal à partir deseptembre 2004. Le projet est d’y construire une dizaine de logements à prix socialement accessibles. L’AIS « Comme chez toi » postule déjà pour lesrénover, mais admet qu’elle n’est pas la seule candidate.
« Nous avons quand même un avantage, précise Jacques Giel. Un membre du Comité de quartier XL Nord est prêt à apporter la garantie financière pour lestravaux. Nous envisageons une rénovation sur une base emphytéotique par l’AIS. L’idée a été déposée. Elle est soutenue par plusieursmembres du collège. Notre but est de réaliser la rénovation des maisons en même temps que le projet Héron. »
Avantages de l’occupation précaire
À côté du projet AIS, la Fée coopérative poursuit ses autres combats. « Ce n’est pas parce qu’on devient une AIS qu’on va exclure deslogements où l’occupation sera précaire, déclare Jacques Giel. Souvent, un des avantages de l’occupation précaire est qu’elle permetd’économiser pour avoir un prêt auprès du Fonds du logement. C’est d’ailleurs l’objectif d’un des locataires du Tagawa, que nous occupons toujours enaccord avec le propriétaire (un groupe français). L’avantage pour le propriétaire est que notre occupation retarde la dégradation du bâtiment. Ce sera doncplus facile à rénover. »
Il souligne le succès de l’expérience avec Héron Plaza : « Nous sommes arrivés à faire respecter le contrat par les gens dans un cadred’occupation précaire. C’est important, si on veut s’inscrire dans une optique de logement de transit avec l’AIS. »
À ce sujet, il pointe la question des logements sociaux vides. Jacques Giel propose de pratiquer des baux d’occupation précaires dans les logements sociauxdégradés en attendant leur rénovation. Les charges d’urbanisme pourraient, par exemple, être affectées à celle-ci. Un intérêt sedessinerait du côté de la commune de Watermael-Boitsfort et de la société de logement social Le Floréal.
1. Fée Coopérative, rue Saint-Boniface 31 à 1050 Bruxelles – gsm. : 0486 36 50 20.