Simonis, un secteur jeunesse dans l’attente…
«Nous continuerons à travailler jusqu’au dernier jour pour assurer le suivi des dossiers.» Voilà, en substance, le message que nous envoie le cabinet d’Isabelle Simonis, ministre de la Jeunesse (FWB). Concernant les subventions, la ministre ne rencontre pas de difficultés pour les octroyer comme prévu. «Nous venons ainsi de finaliser les arbitrages dans le cadre de la circulaire ‘histoires croisées’ et du tout nouvel appel à projets ‘éducation aux médias en jeunesse’», explique Stéphanie Wilmet, la porte-parole d’Isabelle Simonis.
Comme nous l’indiquons dans ce numéro, l’évaluation des décrets jeunesse est l’un des gros boulots de la législature. Celle-ci est terminée et doit être présentée en gouvernement le 12 juillet. Ce travail devait être suivi par des propositions de réforme des décrets ‘centres de jeunes’ et ‘organisations de jeunesse’. Une note d’orientation devait être présentée en ce sens. Évidemment, vu le contexte, elle ne le sera pas. Ce sera donc à la prochaine majorité de se saisir du dossier.
Toujours du côté des centres de jeunes, on avait accueilli avec joie l’annonce de l’obtention de la ministre d’un million d’euros supplémentaire pour soutenir la création d’emploi dans le secteur en 2017. Cette somme devrait bien être transférée aux centres de jeunes car le décret-programme qui en actait le principe a été voté en commission parlementaire mardi 4 juillet. L’arrêté qui devait permettre de déterminer la répartition de ce million en concertation avec le secteur a, lui, été mis entre parenthèses. «Mais la ministre étudie une manière d’affecter la somme selon des modalités exceptionnelles en 2017 pour que l’enveloppe ne soit pas perdue, sous réserve du vote du budget au parlement le 19 juillet.»
Mais le souci pour le secteur jeunesse c’est que ce million d’euros était considéré comme un préalable au refinancement tant attendu du secteur. Isabelle Simonis avait l’intention de discuter, à partir de 2018, de l’octroi d’un permanent supplémentaire par centre de jeunes (coût estimé: 9 millions d’euros). La discussion n’aura pas lieu. En tout cas, pas avec cette ministre.
Notons enfin que certains dossiers ont avancé malgré la crise politique. L’arrêté sur l’enseignement de promotion sociale inclusif a été adopté par le gouvernement en troisième lecture. (Cédric Vallet)
Marie-Martine Schyns: l’avenir du pacte
Joëlle Milquet puis Marie-Martine Schyns ont placé au cœur de la législature le «pacte pour un enseignement d’excellence». Fruit d’une réflexion intense de deux ans des acteurs de l’enseignement, le pacte pour un enseignement d’excellence se voulait être une réponse aux grands enjeux de l’école belge francophone. Selon la ministre de l’Éducation, ce pacte n’est pas remis en cause par la crise politique actuelle. Effectivement, la majorité en fin de vie PS-cdH (avec le soutien du MR) a voté le 6 juillet, au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les premières mesures concrètes: le renforcement du taux d’encadrement en maternel et l’aide aux chefs d’établissement.
Par contre, il est difficile de croire que la prochaine majorité, si elle comporte le MR, endossera comme tel l’ensemble du pacte adopté par le cdH avec le PS. Olivier Chastel a déjà fait savoir que la mesure phare du pacte – l’allongement du tronc commun polytechnique jusqu’à 15 ans – n’était pas trop de son goût.
De son côté, Marie-Martine Schyns se veut rassurante: c’est le groupe central du pacte (qui réunit associations de parents, syndicats, administration, chercheurs) qui est le garant des grands équilibres du pacte, dit-elle. Et l’allongement du tronc commun fait partie de ces points d’équilibre. Mais en même temps, la ministre laisse la porte ouverte à quelques aménagements. Dans une interview accordée à La Libre Belgique, celle-ci déclarait: «L’allongement du tronc commun a toujours fait débat. C’est pour cela que l’on a intégré le fait que l’on va évaluer sa mise en place de manière très précise.» (Cédric Vallet)