Le Plan jeunesse avance. Pour qu’il soit estampillé « participatif », le Conseil de la jeunesse1 a organisé une Agora sur ce thème. Peu de jeunes, mais quelques débats.
Si l’on entend bien peu parler du Plan jeunesse d’Evelyne Huytebroeck, cela n’empêche pas que celui-ci avance pas à pas. Un site web a été créé2. On y apprend que le plan 12-25 « vise à répondre aux problèmes concrets qui touchent les jeunes ». Une conférence interministérielle jeunesse a été mise en place. Des groupes de travail planchent sur les six thèmes principaux du plan (cfr encadré), réunissant des professionnels des secteurs concernés. Enfin, les jeunes eux-mêmes sont appelés à donner leur avis. C’est le Conseil de la jeunesse qui s’y colle. Une enquête de terrain et un sondage en ligne furent les deux premières étapes de la consultation.
Conformément à son désir d’ouverture, le Conseil de la jeunesse a organisé une Agora le week-end des 21 et 22 avril sur le thème du Plan jeunesse. Rappelons qu’une Agora, à l’époque de la Grèce antique, était une assemblée du peuple sur la place publique. Pour tenter d’attirer des foules de jeunes avides de débats et d’empoignades autour du « Plan jeunesse », le Conseil s’est donné les moyens de son ambition en communicant tous azimuts. Il faut bien le dire, les représentants des jeunes n’ont pas récolté les fruits de ce travail.
Alter Echos s’est rendu sur place. Le samedi matin, une vingtaine de jeunes s’essayaient à des petits exercices de théâtre pour s’échauffer avant de rentrer dans le vif du sujet. Le dimanche matin, encore du « fun » avec des ateliers vidéo où une parodie du célèbre programme « Bref » fut conçue. Des manières ludiques d’aborder la thématique.
C’est quoi le Plan jeunesse ?
Sur vingt jeunes venus pour donner leur avis sur une politique publique, nous découvrons que six d’entre eux ont été conduits ici dans le cadre du Conseil consultatif des jeunes d’Ath pour découvrir ce qu’est le Conseil de la jeunesse. Flavio, 15 ans, en savait bien peu sur les activités qui l’attendaient ce week-end. « On savait qu’on devait aller à Bruxelles, rencontrer d’autres jeunes. Mais le Plan jeunesse, là, franchement, je ne sais pas trop. » Une déclaration qui trouve un écho dans les mots d’Ericka, elle aussi du Conseil d’Ath. « Le Plan jeunesse, je n’ai aucune idée de ce que c’est. » Bon, gageons qu’à la fin du week-end, ces jeunes gens d’Ath connaissaient sur le bout des doigts les arcanes de la transversalité made in Belgium.
L’assemblée du peuple jeune ne comptait ce samedi matin là que quatorze personnes au courant des raisons de leur présence. « C’est un peu décevant, avoue Catherine Demonty, permanente au Conseil de la jeunesse. Mais ce n’est pas toujours facile de mobiliser durant le week-end pour des thématiques politiques. »
Parmi ces quatorze jeunes, beaucoup sont déjà bien impliqués dans les questions jeunesse. Samuel, un Liégeois de 27 ans, a déjà participé au « Parlement jeunesse ». S’il est présent à l’Agora, c’est avant tout pour saisir l’occasion de s’exprimer : « Je suis sceptique sur le fait que notre avis soit écouté, mais au moins on peut débattre, échanger les opinions. » Angélique, 27 ans a « eu vent de l’évènement via le boulot ». Et son boulot, c’est éducatrice en Organisation de jeunesse. Heureuse de participer, mais circonspecte : « Je ne connaissais pas du tout ce Plan jeunesse. J’ai lu, je trouve ça assez vague. Mais l’initiative est bonne, reste à voir ce qu’ils vont en faire. » Enfin, un jeune de 23 ans, déjà « membre du Conseil de la jeunesse », estime pour sa part qu’une telle Agora pourrait « déboucher sur quelque chose, si on propose des idées concrètes. »
- Actions, engagement solidaire et image positive des jeunes ;
- Valorisation des compétences des jeunes, orientation et choix ;
- Lutte pour l’égalité des chances et prévention générale ;
- Expérimentations et transition vers l’autonomie
- Sensibilisation par et pour les jeunes aux enjeux de société ;
- Coordination territoriale.
Ces quelques jeunes (on nous précise qu’ils étaient plus nombreux ensuite) ont pu s’exprimer sur les mesures concrètes qui commencent à sortir des groupes de travail. Ils purent même en discuter « informellement », autour d’un café, avec la ministre en personne. Quelques exemples, en vrac : « valoriser les expériences dans l’éducation non formelle, s’engager dans l’éducation aux médias, favoriser la création de conseils communaux de jeunes, etc. » Pour Catherine Demonty, « cette agora était vraiment utile pour voir ce que les jeunes en pensent ». Bref, les jeunes ont été consultés.
1. Conseil de la jeunesse :
– adresse : boulevard Léopold II, 44 à 1080 Bruxelles
– tél. : 02 413 29 30
– courriel : conseil.jeunesse@cfwb.be