Fin 2008, Bruxelles Formation a organisé cinq tables rondes sectorielles avec des entreprises, leur permettant de faire état de leurs attentes et besoins en termes de recrutement depersonnel qualifié. Sur un air connu…
Entre octobre et novembre 2008, Bruxelles Formation a rencontré 73 entreprises afin de se mettre à l’écoute des problèmes rencontrés par celles-ci en ce quiconcerne le recrutement de personnel qualifié. Menées par deux journalistes (Françoise Gillain et Jean Blavier), les cinq tables rondes sectorielles (industrie/métal,construction et nettoyage industriel, logistique et transport, bureau et services, management et multimédia TIC) ont permis de dégager une série de constats. La plupart de cesconstats sont bien connus et font régulièrement l’objet de communications de la part du monde des entreprises. Les entrepreneurs ont ainsi souligné l’inadéquation entreles travailleurs recherchés et le profil de ceux disponibles sur le marché du travail. En effet, quand ils ne manquent pas à l’appel (à la suite de ladésindustrialisation de Bruxelles, des métiers comme ceux de plieur métal, traceur, monteur de pièces métalliques ou usineur sont en voie de disparition), lestravailleurs semblent souvent porteurs de lacunes importantes en matière de connaissance des langues, de capacités comportementales ou d’attitude face au travail (certains travailleursparaissent avoir du mal à intégrer la culture des entreprises où ils officient). Sont aussi pointés du doigt l’insuffisance de l’enseignement dispensé par lesécoles techniques ou encore le manque d’adéquation de certaines formations à la situation sur le terrain et ce, même si le taux de placement des personnes forméespar Bruxelles Formation (66 %) est salué.
Notons également que Bruxelles Formation ne parvient pas à combler l’ensemble de la demande en main-d’œuvre faite par les entreprises malgré les 6 000 demandeursd’emplois et les 3 000 travailleurs que la structure forme.
Quelle suite ?
Point marquant concernant ces réserves : celles-ci sont formulées par l’ensemble des secteurs consultés. Devant la situation décrite, beaucoup d’entreprises sontcontraintes d’embaucher des travailleurs étrangers ou de former leur personnel en interne ; une option pas si évidente que cela tant les « apprentis » semblent manquer descompétences de base nécessaires à une telle entreprise.
Face à ce constat, Bruxelles Formation va, dans les mois qui viennent, assurer le suivi des contacts établis lors des tables rondes et tenter de coordonner les besoins des petites etgrandes entreprises. En insistant, notamment, sur la FPI-E (formation professionnelle individuelle d’intégration en entreprise)2 qui, si elle produit de bons résultats,mériterait selon certains que l’on renforce l’accompagnement prévu une fois l’apprenti engagé. En soulignant, aussi, le principe suivant : si Bruxelles Formation offre uneformation de base, c’est aux entreprises de la compléter, par la suite, selon les spécificités des postes proposés. Dans ce cadre, il se dit d’ailleurs que certainssystèmes de formation spécifiques pourraient être mis sur pied. Il s’agirait pour Bruxelles Formation de reprendre les apprentis en charge après que ceux-ci aienteffectué leur stage en entreprise et de leur offrir la possibilité de suivre un ou plusieurs modules de formation adaptés aux besoins spécifiques de la fonction danslaquelle ils ont réalisé leur stage.
Bruxelles Formation tentera également d’intégrer des notions d’aptitudes sociales et comportementales au sein des formations proposées. Une campagne de visibilité et decommunication centrée sur les métiers tombés en désuétude (plieur, traceur, monteur de pièces métalliques, usineur) pourrait égalementêtre lancée. Il est également à noter que ces rencontres entre Bruxelles Formation et les entreprises pourraient être renouvelées tous les deux ans.
1. Bruxelles Formation :
– adresse : rue Royale, 93 à 1000 Bruxelles
– tél. : 0800 555 66
– site : www.bruxellesformation.be
2. Le FPI-E est une formation de perfectionnement en entreprise, au terme d’une formation qualifiante, avec un taux de mise à l’emploi situé entre 90 et 95 %.