Ñis sur pied à l’initiative d’Éric Tomas, ministre bruxellois de l’Économie, de l’Emploi, de l’Énergie et de la Politique derevitalisation des quartiers, le Secrétariat régional au développement urbain (SRDU)1 vient de remettre au gouvernement régional bruxellois sa lettre de mission. Ilsuccède à la Délégation régionale interministérielle aux solidarités urbaines (Drisu). Par rapport à cette dernière, le SRDU metdavantage l’accent sur la revitalisation urbaine en vue de la renforcer et de l’inscrire dans le concept de « développement urbain soutenable. »
üour le Secrétariat, « ce développement soutenable nécessite une approche qui va au-delà de la réhabilitation du logement et de la requalification des rues etdes places publiques. Cela implique en effet de concentrer et d’intégrer les différentes politiques pour favoriser un meilleur ancrage des quartiers défavorisés dans ladynamique urbaine. » En matière d’économie locale et d’emploi, une attention toute particulière sera accordée aux quartiers fragilisés et à leurs habitants. »À la différence de la Drisu, le SRDU ne s’occupe plus de la coordination des dispositifs de l’insertion socioprofessionnelle en tant que telle, précise Luc Maufroy, directeur duSecrétariat. Nous laissons cette activité à d’autres qui s’en occupent très bien. » Enfin, le Secrétariat veille à favoriser les politiques connexessusceptibles d’appuyer la revitalisation urbaine : le logement, la culture, l’amélioration du cadre de vie, la mobilité, la santé, etc.
Complémentarité des niveaux d’intervention
Dans ce cadre, le SRDU devra favoriser au mieux la complémentarité dans « les politiques, programmes et mesures menés par les différents niveaux de pouvoir. »Précisons que la Région sera toujours compétente en première instance : « C’est elle qui donne l’impulsion pour la construction d’une politique au service d’undéveloppement solidaire et équilibré des quartiers défavorisés. » Le Secrétariat, lui, « fournira les réflexions et les élémentspermettant d’améliorer les instruments existants et d’en développer de nouveaux. » Les autres niveaux d’intervention concernés sont les suivants : le local (initiatives locales etcommunales), le communautaire pour les matières personnalisables (santé, culture, etc.), le fédéral (politique des grandes villes. « Ici, le ³ecrétariatveillera à renforcer l’harmonie entre les programmes communes-fédéral et communes-Région », souligne Luc Maufroy) et l’Union européenne (Urban, Objectif 2,Interreg…).
Axes de travail
Au niveau de la méthodologie, l’accent est mis sur le suivi des programmes en cours, la participation aux réunions de travail et de concertation des différents comités, etle développement de réseaux. « Actuellement, nous sommes présents dans les commissions locales de concertation des contrats de quartier et des quartiers d’initiative, afind’être informés, de donner des conseils et de faire part de notre expérience, explique Luc Maufroy. Nous pouvons informer les administrations régionales etpararégionales, afin qu’elles renforcent leurs investissements dans les programmes de revitalisation urbaine menés par la Région. Par exemple, il faudrait faire en sorted’associer la Société de développement régional bruxellois (SDRB), afin qu’il y ait une meilleure coordination entre les plans pluriannuels et les nouveauxprogrammes de revitalisation. De même, il faudrait veiller à ce que l’Institut bruxellois pour la gestion de l’environnement (IBGE) soit associée dès le début dansles programmes des contrats de quartier. Cet organisme s’occupe déjà de la création d’espaces verts et d’équipements annexes. » Dans la mêmelogique, les institutions communautaires (VGC, CoCof et CoCom) seront davantage impliquées, afin d’éviter des doubles emplois et de faire des économiesd’échelle.
Au service des communes
Un autre axe de travail concerne l’assistance technique aux opérateurs et l’accompagnement des projets. « Souvent les communes doivent augmenter leurs ressources humaines pour renforcer leurscompétences de façon à mener à bien les programmes, observe Luc Maufroy, d’où la nécessité pour le Secrétariat d’être auxcôtés des communes et des opérateurs locaux pour répondre à leurs besoins. Des procédés doivent être mis sur pied pour mettre les personnes enprésence afin qu’elles se confrontent, échangent leurs expériences et se connaissent. » La formation des différents agents de développement urbain constitue untroisième axe de travail, au même titre que la formation des habitants. « Cette dernière devrait s’inspirer de l’expérience du projet ‘Four cities’2. Néanmoins, iln’est pas question de créer des superhabitants qui deviendraient des leaders locaux. »
Enfin, le Secrétariat aura pour mission de mettre au point des méthodes d’évaluation dynamiques, de créer des inventaires de tous les intervenants dans lesdifférents programmes de revitalisation urbaine et d’envisager la création d’un observatoire de l’ensemble des quartiers. Il pourra également émettre des avis et desrecommandations en vue d’améliorer les outils légaux et réglementaires tant en matière de revitalisation urbaine qu’en matière d’économielocale. Le SRDU assurera aussi une mission d’information au travers d’un périodique, de colloques et de journées de travail qu’il mettra sur pied et d’unejournée annuelle de rencontre et de réflexion.
1 Quai aux Briques 76 à 1000 Bruxelles, tél. 02 500 36 36, fax : 02 500 36 39. Il s’agit d’une asbl publique mise sur pied par les autorités régionalesbruxelloises. Son conseil d’administration est constitué par un représentant de chaque ministre et secrétaire d’Etat bruxellois. La présidence du CA estassurée par le représentant du ministre Éric Tomas.
2 Il s’agit d’un projet pilote financé par le programme européen Interreg IIC qui vise, entre autres, à former des habitants des villes Belfast, Dublin, Liverpool etBruxelles (Schaerbeek). Les actions entreprises dans le cadre de ce projet se concentrenz sur des quartiers spécifiques dans chacune de ces villes qui font actuellement l’objet de mesures derénovation urbaine.
Archives
"Bruxelles : lettre de mission du Secrétariat régional au développement urbain"
Baudouin Massart
18-06-2001
Alter Échos n° 100
Baudouin Massart
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