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Bruxelles vue par la rue

Après une recherche-action sur les enjeux de la présence des personnes sans-abri dans le métro et plus généralement le traitement réservé aux sans-abri dans l’espace public, l’asbl Diogènes a voulu prolonger le travail par un projet photographique. Il a débouché sur une exposition, une journée d’étude et aujourd’hui un livre de photographies Home Street Home. Une invitation à découvrir Bruxelles avec un nouveau regard.

22-12-2015
Ongong : "Les choses qui n'ont pas de vie, quand je les prends en photo, elles en acquièrent une".

Home Street Home est le fruit d’un projet photographique mené avec des habitants de la rue. 

Après une recherche-action sur les enjeux de la présence des personnes sans-abri dans le métro et, plus généralement le traitement réservé aux sans-abri dans l’espace public, l’asbl Diogènes a voulu prolonger le travail par un projet photographique. Il a débouché sur une exposition (Lire: «Les sans-abri du métro photographient leur monde souterrain», AE, 9 avril 014), une journée d’étude  et aujourd’hui un livre de photographies Home Street Home. 

« La proposition de départ faite aux participants était de photographier leur vie dans le métro, leur cohabitation avec les agents de la STIB, ou encore leur relation avec les passants et les commerçants. Mais très vite, ils ont détourné la consigne de base et ont livré leur regard à la ville en général », explique Lucie Martin, porteuse du projet avec le photographe Dragan Markovic.
Alves : "C'est une mise en scène, j'ai dit à Jésus : marche. Il y a l'idée de la solitude".
Alves : « C’est une mise en scène, j’ai dit à Jésus : marche. Il y a l’idée de la solitude ».

Cop, Alves, Sarah, Ongong, André, Pathé, Jesus et Dennis sont devenus les observateurs d’un décor dans lequel ils sont trop souvent réduits à des éléments perturbateurs ou invisibles.  «Les participants faisaient leur photo de leur côté puis les ramenaient à l’atelier. Nous avons observé, trié et sélectionné ensemble les photographies pour créer les séries. Très vite, un style se dégageait chez chacun. Il s’agit d’un travail individuel soutenu par le collectif », insiste Lucie Martin.

 

Alves : "L'odyssée de l'Espace. J'adore, je vois ça très bien en grand dans ma chambre. Ascenseur à Botanique. J'me suis dit pourquoi pas. Les étoiles, le ciel, les nuages dans les à-côté, le vide en bas, et cet ascenseur, ce couloir qui ne t'amène nulle part. On dirait aussi une machine à laver."
Alves : « L’odyssée de l’Espace. J’adore, je vois ça très bien en grand dans ma chambre. Ascenseur à Botanique. J’me suis dit pourquoi pas. Les étoiles, le ciel, les nuages dans les à-côté, le vide en bas, et cet ascenseur, ce couloir qui ne t’amène nulle part. On dirait aussi une machine à laver. »

 

« C’est un travail très pudique. Il y a finalement peu de photos des gens de la rue. Nous voulions éviter à tout prix l’esthétisation de la misère et le trash qui invite à la poésie, contribuant, plus qu’à rendre humain, à rendre différent », souligne-t-elle.

Il y a des couloirs de métro, des trottoirs, des arbres, des gens, des paysages abstraits ou des détails insolites,… Toutes ces photographies  donnent à voir le rapport singulier qu’entretiennent les habitants de la rue à la ville et les interactions qui s’y déroulent. Elles révèlent aussi des détails banals qui échappent au regard du passant pressé. On referme le livre avec l’envie d’ouvrir, comme eux, grand les yeux.

Cop : "Parle à mon cul, ma tête est malade"
Cop : « Parle à mon cul, ma tête est malade »

 

Pour se procurer Home Street Home (25€)

Envoyer un mail à l’adresse livre.hsk.boek@gmail.com, le nombre d’exemplaires souhaités, votre nom et prénom et téléphone.

Effectuer le versement du montant correspondant au nombre de livres demandés sur le compte de l’asbl Diogènes : IBAN BE 77 0 358 4271 6742 avec en communication votre nom et le nombre de livre acheté

Vous pourrez retirer l’ouvrage aux bureaux de l’asbl Diogènes (10, Place de Ninove, 1000 Bruxelles), les lundis et mardi entre 9h et 16h. Téléphone : 02 502 19 35 (appeler avant)

Quelques photos sont imprimées sur les murs de la Gare de la Chapelle, prés du Recyclart 

 

 

Manon Legrand

Manon Legrand

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