Le 16 décembre, le gouvernement bruxellois1 présentait son budget 2006. L’économie, l’emploi et le logement restent au centre des priorités.
C2E
Concernant le Contrat pour l’économie et l’emploi (C2E), divers montants ont été débloqués. Tout d’abord un budget de deux millions d’euros servira àfinancer des activités de coordination (études, paiement du consultant…), ainsi que la mise en place de nouvelles politiques. Parmi celles-ci, l’ordonnance » diversité « – encore à adopter – devrait » favoriser l’emploi des personnes habitant dans les communes bruxelloises où le taux d’activité de la population est inférieurà la moyenne régionale « . Des incitants financiers seront accordées aux entreprises publiques qui participeront à cet objectif.
Quelque 75 millions d’euros serviront à la capitalisation de la Société d’acquisition foncière, créée en août 2005, et disposant d’un capital total de148 millions d’euros. Celle-ci a pour mission d’acheter les » dernières grandes réserves foncières d’intérêt stratégique pour la Région « . Elle s’y estd’ailleurs déjà attelée, puisqu’elle a concrétisé ce 30 décembre l’achat de quatre sites à la SNCB représentant quelque 370.000 m2en vue d’y créer des activités économiques et du logement (Delta : 95.663 m2 ; gare Josaphat : 253.406 m2 ; Moensberg : 12.052 m2 ; avenue de Vilvorde :9.542 m2). Le montant total de la transaction s’élève à 98 millions d’euros, payables en cinq ans, sans intérêts. Cette décision adéjà valu une volée d’interpellations au ministre-président Charles Picqué (PS). Dans l’opposition, Didier Gosuin (MR) estime qu’il s’agit d’une mauvaiseopération financière (259 euros/m2), d’autant déclare-t-il que ces terrains n’ont encore aucune affectation définie. Tout comme Yaron Pesztat (Ecolo), il redoute desdérives, où pour valoriser à tout prix des terrains acquis, on fasse fi de l’harmonie urbaine. Quant à Denis Grimberghs (CDH), il souhaiterait, entre autres, savoir « quiprend en charge les coûts de dépollution et si l’IBGE [Institut bruxellois pour la gestion de l’environnement] a été impliqué dans l’évaluationdes coûts cette dépollution ».
Rénovation urbaine
En ce qui concerne les contrats de quartier, le budget qui leur est consacré croît de 20 % et les montants passent de 30 à 36 millions d’euros. Il est égalementprévu de réaliser un monitoring des quartiers, une tâche qui s’inscrit dans les axes de travail du SRDU (Secrétariat régional au développement urbain). CetAtlas des quartiers permettra « d’avoir une photographie permanente de l’état des quartiers afin de répondre de façon adéquate aux besoins spécifiquesidentifiés dans ces zones » (logement, formation, mise à l’emploi).
En 2006, il est également prévu de mettre en oeuvre un plan stratégique régional des contrats de quartier commerçants, ainsi que des douze plans d’action locauxde redynamisation urbaine des zones urbaines à spécificité commerçante. Budget : 2,5 millions d’euros ( + 55 % par rapport à 2005). Enfin, 11 millionsd’euros seront octroyés à la SDRB (Société régionale de développement de la Région de Bruxelles-Capitale), soit un accroissement de 22 % desinvestissements en faveur de cet organisme.
Economie et emploi
En matière de développement économique, l’ABE (Agence bruxelloise pour l’entreprise) » deviendra l’interlocuteur de référence pour guider lesentrepreneurs vers les structures les mieux à même de les aider. Dans cette optique, le portefeuille d’actions subventionnées sera rationalisé afin de concentrer lesmoyens disponibles sur des programmes coordonnés à ceux de l’ABE en matière d’accompagnement des entreprises « .
Par ailleurs, un programme spécifique sera adopté afin de doter les écoles techniques et professionnelles d’équipements et de matériel » dignes duXXIe siècle « . Il est aussi prévu de simplifier les aides à l’expansion économique.
Du côté de l’emploi, le contrat de gestion sera passé avec l’Orbem visera à rendre cet outil plus efficient. L’économie sociale, elle, constitueraune des priorités de l’année 2006, par la mise sur pied d’une politique de subsidiation plus efficace du secteur. Pour le ministre de l’Économie et del’Emploi, » le lien entre l’économie sociale et les politiques d’intégration des personnes fragilisées sur le marché de l’emploi estévident. En soutenant l’économie sociale, les pouvoirs publics se dotent d’un véritable levier pour réduire le chômage du public fragilisé « .
Logement
L’accroissement de l’offre de logements gérés ou encadrés par les pouvoirs publics est plus que jamais à l’ordre du jour. Un montant de 180 millionsd’euros a été engagé pour 2006 concernant le plan logement (création de 5.000 logements). Le Fonds du logement va être doté de 30.705.000 euros pour cesopérations de prêt social et d’aide locative. Quant aux AIS (agences immobilières sociales), leur budget augmente de 33 % pour atteindre 3.534.000 euros, et ce afin derépondre à l’objectif de fin de législature de doubler le nombre de logements gérés par les AIS.
Un nouveau programme quadriennal de rénovation de 200 millions d’euros sera lancé en 2006. La priorité est donnée aux » aménagements permettant deséconomies d’énergie en particulier les investissements dans les installations de chauffage » et à la réaffectation des logements sociaux inoccupés.
Le montant des Adil (Allocation déménagement installation loyer) passera à 5 millions d’euros (+ 32 %), tandis que l’allocation régionale desolidarité servira à couvrir 75 % du déficit des sociétés de logement social – vu les faibles rentrées locatives liées aux revenus des occupants.Enfin, les dispositifs de cohésion sociale, de médiation de dette et d’insertion par le logement se verront accorder une augmentation de 3 % de leurs budgets pour assurerl’indexation des salaires des travailleurs.
1. Cabinet du ministre-président, rue Ducale 9 à 1000 Bruxelles – tél. : 02/506 32 11 – fax : 02/514 40 22 – Site : www.charlespicque.be