Lorsque, voici plus d’un an, le Contrat pour l’Économie et l’Emploi (C2E) a été signé, ses promoteurs politiques, Charles Picqué(ministre-président de la Région bruxelloise – PS) et Benoît Cerexhe (ministre de l’Économie et de l’Emploi – CDH) en tête, avaientjuré qu’il ferait l’objet d’un suivi et d’une évaluation annuels.
C’est désormais chose faite, pour la première année en tout cas, puisque la dernière réunion pré-vacances du gouvernement bruxellois aété suivie d’une conférence de presse sur le sujet. Le mot d’ordre y était moins d’insister sur les résultats obtenus – « C’esttrop tôt », affirment en chœur les deux excellences – que sur le travail déjà réalisé dans les pas moins de 27 chantiers et 72 mesures que comptele C2E.
Une tentative de réponse aux voix, de l’opposition parlementaire MR, notamment, qui stigmatisaient « une majorité au ralenti ».
En matière d’Emploi : le contrat de gestion de l’Orbem
Sur le volet emploi du C2E, Benoît Cerexhe a ainsi principalement insisté sur la signature récente du contrat de gestion de l’Orbem (dont il est évidemmentprématuré d’évaluer la mise en œuvre), la conclusion de plus de 23 000 contrats de projet professionnels pour les jeunes demandeurs d’emploi dans le cadre du Pland’accompagnement des chômeurs1. Parmi les autres réalisations, le ministre de l’Emploi cite le lancement du plan visant une première expérienceprofessionnelle, le développement des chèques-langues, TIC et formation, ou encore l’accord de coopération avec les Régions flamande et wallonne en matièred’échange d’offres d’emploi, qui a permis une augmentation considérable du nombre d’offres traitées par l’Orbem.
Des perspectives pour cette année
Pour ce qui concerne l’année 2006-2007, les lignes de force annoncées en matière d’emploi et de formation portent notamment sur le redéploiement del’Orbem dans le cadre de son nouveau contrat de gestion, la réforme des missions locales pour l’emploi, le renforcement des programmes d’équipement des écolesde l’enseignement technique et professionnel, le développement de l’accès au marché de l’emploi en périphérie, et la mise en place de nouveauxcentres de référence professionnelle. Benoît Cerexhe a d’ailleurs inauguré ce 11 juillet le 2e de ces centres ouverts à Bruxelles. AprèsIristech, axé sur les fabrications métalliques et l’industrie technologique, c’est au tour d’un centre dédié aux technologies de l’information etde la communication (TIC) d’être lancé. Ouvert à Molenbeek, il résulte de la transformation de Teleport Bruxelles (asbl de formation aux métiersd’opérateurs de call-center) et du transfert du personnel et des activités de Brutec (Fédération de 6 centres de formation en TIC). À sa tête, onretrouvera comme président, Dominique Michel, le secrétaire général d’Agoria. Le gouvernement bruxellois s’est engagé à ouvrir encore troisautres centres de référence d’ici à la fin de la législature (2009). Les secteurs concernés sont la logistique, la construction et l’Horeca.
Peu d’objectifs chiffrés
En termes d’objectifs chiffrés, c’est toujours la prudence qui domine. Prudence que Benoît Cerexhe et Charles Picqué justifient par la faible maîtrisequ’a le gouvernement bruxellois sur toute une série d’éléments liés à la conjoncture économique globale. Il est vrai qu’on ne peut leurdonner tort au vu des dernières statistiques en matière de chômage – même si Benoît Cerexhe souhaite insister davantage sur la légère baisse duchômage des jeunes depuis six mois (- 1337 unités) que sur la légère hausse du nombre total de chômeurs sur la même période (+ 151 unités). Toutau plus les ministres s’aventurent-ils à se fixer des objectifs relatifs et comparatifs. Ainsi Benoît Cerexhe a-t-il souhaité que d’ici dix ans, un emploirégional sur deux soit occupé par un Bruxellois. On sait que pour le moment, sur les quelque 650 000 emplois que compte le bassin bruxellois, seuls 300 000 sont effectivementoccupés par des autochtones. Toutes choses étant égales par ailleurs, c’est donc à un transfert de 25 000 emplois qu’il faudrait procéder pour atteindrecet objectif….Quant aux premières évaluations chiffrées de l’impact du C2E, Charles Picqué ne les annonce pas avant trois ans.
1. Contrat dont le ministre juge de l’efficacité en comparant le taux de mise à l’emploi de ceux qui l’ont signé (30 %) à ce même taux pour ceuxqui ne l’ont pas signé (24 %). On sait cependant que cette évaluation est contestée dans la mesure où elle présume que les deux échantillons (ceux quiont signé, d’une part, ceux qui n’ont pas signé, d’autre part) seraient semblablement composés.