Le parc locatif social wallon disposera-t-il enfin d’un cadastre ? Trois sociétés de logement de service public (SLSP) sont en train de préparer la phase test d’unnouveau logiciel. A la fin 2011, il devrait être extrapolé aux 65 autres SLSP pour être finalisé pour 2013-2014. Entretien avec les trois sociétésconcernées.
Longtemps considéré comme l’Arlésienne, le cadastre du logement social wallon – destiné à dresser le « bilan santé » de ces logements et convenir desremèdes à leur administrer – est en passe de voir le jour. Pour ce faire, la Société wallonne du logement (SWL) a fait l’acquisition d’un logiciel baptiséAbyla, le même qu’utilisent les sociétés françaises de logement public. Depuis plusieurs mois, le Foyer jambois, le Foyer taminois et le Home ougréen s’appuient surcelui-ci pour l’adapter aux réalités wallonnes. « Le logiciel Abyla a été acquis en version déshabillée, explique Marc Berghen,directeur-gérant du Foyer jambois1. Il a fallu le paramétrer par rapport aux réalités locales, patrimoniales, aux normes wallonnes et intégrer lesattentes de la SWL. »
Les trois SLSP, qui comptent chacune 1 500 logements, ont été choisies parce qu’elles offrent différents panels de typologies de logements. Le cadastre tiendra compte dedifférents volets, comme le volet énergétique, mais il développera également des modules relatifs à la ventilation, l’acoustique, la présenced’amiante, la prévention incendie, les pathologies du bâtiment ou encore l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Pour le moment, les SLSP sontencore en train de finaliser la récolte des données et de les affiner.
La récolte des données n’est pas toujours aisée. Si le Foyer jambois peut s’appuyer sur un archivage complet des plans, ce n’est pas le cas de toutes lessociétés. Il y a parfois eu des pertes lors de déménagements, de fusions ou parce que le patrimoine est ancien. Marilyn Marchal, directrice gérante du Foyertaminois2, relève que « les plans des logements de 1930 ont parfois disparu ». De quoi compliquer la tâche.
Ceci n’est pas un logement identique
Mais les difficultés ne s’arrêtent pas là. Louis Ponet, directeur-gérant du Home ougréen3 : « Il faut écrire des fiches pourchaque type de logement et s’interroger sur ce qu’est un logement type. Est-ce qu’un même logement avec une porte à gauche ou à droite, c’est la même chose ? A priorioui, mais quand les techniciens se penchent dessus, c’est plus complexe. Il faut aussi tenir compte de l’orientation. Si au niveau du cadastre, c’est la même chose, au niveau de la PEB(performance énergétique) cela change tout. Il faut déterminer avec précision ce qu’il faut faire. Il y a une série de choses que l’on ne soupçonnepas. » Un constat partagé par son confrère du Foyer jambois : « Ce que l’on croyait pouvoir penser comme identique au départ n’était pasidentique. De discussion en débat, on a finalisé des variantes. » Le Foyer taminois a également pondéré les données récoltées entenant compte de la localisation des logements (site), de la typologie de bâtiments (deux façades, trois façades, nombre de chambres, année de construction…), etc.
Aujourd’hui, les trois SLSP entrent dans la phase finale de l’élaboration du produit. Les réunions avec les spécialistes se multiplient, car il faut mettre en regard destypologies de logements les interventions spécialisées à y mener. Et bien entendu, tenir compte des « limites budgétaires », signale Louis Ponet.Rappelons toutefois que l’idée du cadastre ne date pas d’hier. Certaines SLSP ont déjà travaillé cet aspect avec d’autres logiciels. Elles ne partent donc pas d’une pagevierge.
La phase test ne devrait plus tarder. Elle permettra de tirer les enseignements nécessaires pour adapter le logiciel en vue de son extrapolation à tout le secteur. La mise àjour de l’information restera toutefois complexe, note Marc Berghen : « Entre une intervention au jour 1 et le jour 2 ou 3, le cadastre n’est déjà plus à jour. Lecadastre reste toujours une photo à un moment donné. Le but sera de coller au plus près du temps réel. »
Foyer jambois. Zone urbaine.
Majoritairement des immeubles à appartements.
Home ougréen. Périphérie urbaine.
Des maisons et des appartements issus de divisions de maisons ou dans de petits blocs d’une hauteur maximale de quatre étages et comptant 10 appartements au maximum.
Foyer taminois. Zone rurale.
70 % de maisons et 30 % d’appartements, issus de divisions de maisons ou dans quelques blocs d’appartements d’une hauteur maximale de quatre étages et comptant au maximum 20appartements.
1. Le Foyer jambois :
– adresse : rue Duhainaut, 72 à 5100 Jambes
– tél. : 081 33 04 50
2. Le Foyer taminois :
– adresse : rue Nuits Saint-Georges, 16 c à 5060 Sambreville
– tél. : 071 77 20 26
3. Le Home ougréen :
– adresse : place Gutenberg, 15 à 4102 Ougrée
– tél. : 04 330 18 30