ýomment à la fois parler d’acteurs de développement économique, de création d’emplois, de développement social et du redéploiement urbain? C’est ledéfi lancé par la Présidence belge et Éric Tomas, ministre de l’Économie et de l’Emploi de la Région de Bruxelles-Capitale lors d’une conférence dedeux jours. Objectifs : évaluer les centres d’entreprises par la lorgnette d’une expertise académique, et explorer la spécificité des centres d’entreprises en milieuurbain, identifier les facteurs de réussite et trouver les bonnes méthodes d’évaluation.
Les entreprises maternées ont un taux de survie supérieur à la moyenne
« Les régions urbaines sont porteuses de nombreux atouts, mais connaissent également des problèmes communs, explique le ministre Eric Tomas. Parmi ceux-ci, il est clair que lafracture entre les inclus et les exclus de la société de la connaissance est une des questions les plus préoccupantes ». Les centres d’entreprises sont-ils la panacée pouroffrir une solution? « À la suite d’une analyse comparative systématique, on constate que, après deux ans, le taux de survie des entreprises ‘maternées’en centres d’entreprises est supérieur aux autres. (80% contre 20 à 50% par ailleurs), explique Fabio Colasanti, directeur général de la DG Entreprises – Europe. Ilen va de même pour le taux de croissance et l’efficacité en création d’emploi. »
« En une décennie, les centres d’entreprises recensés sont passés de 200 à plus de 3.000 répartis pour un tiers aux USA, un tiers dans les pays en voie dedéveloppement et le restant dans le reste du monde. Les centres d’entreprises émergents s’intéressent, sous la pression de la société civile, à la remiseà niveau des exclus par la création d’emplois, par exemple », affirme Rustam Lalkaka, spécialiste américain d’origine indienne travaillant au BTDS-LLC.
Et quelle est la clef du succès? Dans une sorte d’Olympiade sur les éléments du succès des incubateurs, Rustam Lalkaka retient cinq facteurs principaux : la politique desgouvernements, les partenariats privés, la connaissance, le réseau professionnel et l’implication dans la communauté locale. « L’interaction de ces facteurs fait le reste »… Maisinversement les problèmes rencontrés dans les incubateurs sont liés à l’élitisme, à une aide exclusivement publique, une mauvaise gestion de la sortie desentreprises naissantes après la période d’incubation… »
Inverser la logique
« Il faut abandonner la logique de guichet mais s’inscrire dans un projet évolutif avec les centres d’entreprise. Pourquoi les entreprises en création doivent-ellesdéménager après un certains temps? L’idée serait d’inverser la logique et de changer le statut des lieux occupés au fur et à mesure de l’évolution desprojets », propose Annie Favrie, directrice du centre Initiative à Roubaix – France. « À quoi bon délocaliser les activités naissantes, il suffit de réinvestirun nouveau centre. Recherchons aussi une nouvelle méthode d’évaluation des centres, plus tolérante que la seule analyse des recettes financières en incluant par exemple lecalcul du nombre d’emplois créés sur cinq ans. »
Autre son de cloche : « Les centres d’entreprises devraient travailler ensemble localement, quelle que soit leur appartenance ‘réseau’ et éviter les doublons. Ils ont unrôle de vulgarisation de l’entreprise pour tout le monde et s’inscrivent aussi dans la logique du ‘troisième secteur’. Autrement dit l’économie sociale…”
ýa dichotomie des positions « anglo-saxonnes » et « franco-européennes » des centres d’entreprises s’est plus d’une fois révélée. Avec d’un côté, unevision plus commerciale, et de l’autre, une vision plus intégrée à son environnement social. « La moyenne euýopéenne de financement public des centresd’entreprises avoisine les 37%, ce n’est pas mauvais », lâche Christer Hammarlund de la DG Entreprises. « Il existe un flou autour de la notion de financement public », pense Francesco Pettini, dela DG Régions. « On a trop tendance à confondre les fonds publics ‘one shot’ servant au lancement et non remboursables et les fonds publics justifiés par uneréponse à un besoin dans la continuité. Si, comme il se dit ici, les centres d’entreprises sont d’utilité publique, c’est qu’ils offrent des services. Reste auxautorités à identifier les besoins. »
Éric Tomas conclura : « Les centres d’entreprises jouent un rôle moteur dans les structures économiques locales et régionales, interfaces entre économie locale etmondiale; les centres d’entreprises en milieu urbain doivent entrer dans une stratégie globale de revitalisation des zones urbaines dégradées, impliquant les habitants. »
1 Pour plus d’infos : Bruno.Wattenberg@skynet.be – tél. : 02 234 57 53
Site de la conférence : http://www.urban-entreprise2001.be Recensement des centres d’entreprises au niveau européen sur http://europa.eu.int/comm/enterprise/bi.
Archives
"Centres d'entreprises : vers plus d'intégration urbaine"
serge
19-11-2001
Alter Échos n° 109
serge
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