"Cera met l'accent sur la responsabilité sociale des coopératives"

Il y a un mois, Cera Holding1 organisait une journée de colloque sur « la valeur de la société coopérative dans une économie socialement responsable». L’objectif était de réfléchir au rôle de la coopérative, à structure démocratique, dans le cadre de la globalisation, en particulier sonrôle dans le tiers secteur.
Tout d’abord, fut présenté le parcours socio-historique des banques coopératives belges. Ensuite, à cette occasion, Guido Van Roey, président du CA de Cera Holdingrappelait comment cette institution entendait « jouer un rôle novateur en faveur de la société coopérative en se fondant sur sa structure participative et surl’action sociale menée par le biais de la Cera Foundation. » Concrètement, les investissements auront pour but de créer une valeur sociale « tout d’abord en Belgique,mais également dans les pays en voie de développement par le biais de la promotion de la banque et de l’assurance selon les principes coopératifs ». Pour la Belgique, lemécénat de Cera Holding se fera désormais sous le label de Cera Foundation, qui regroupera l’ensemble des projets sociaux dans les domaines suivants : médico-social ;pauvreté ; agriculture, horticulture et environnement ; enseignement, formation et entreprenariat ; arts et culture. Le volet international de Cera Foundation, l’asbl Fondation RaiffeisenBelge, s’occupera de la promotion du modèle coopératif dans les pays en voie de développement.
Les dangers qui guettent les nouvelles coopératives
Jean Delespesse, représentant de SAW (Solidarités des alternatives wallonnes), a ensuite évoqué les coopératives et la nouvelle économie sociale en Wallonieet à Bruxelles. Il a présenté certaines raisons d’échecs des « nouvelles coopératives » : leurres de l’autogestion, alors qu’il faut « desdélégations de pouvoir efficaces et contrôlées, articulant pragmatiquement solidarité, démocratie et responsabilité »; des « intellectuelsse lancent dans des métiers mal maîtrisés » : il est dangereux de mettre à la barre d’entreprises des personnes « à profil social » qui n’ont pasles compétences managériales requises; des démarrages sous-capitalisés; etc. D’autres expériences ont été présentées, tels St-Lukes’sCommunications Ltd ou encore Plus Uitzendkrachten. Cette dernière coopérative vise à transformer les idées sur « l’entreprise durable et l’économiesocialement responsable en une alternative réalisable sur le plan économique et social. »
Issues d’une communauté de besoin
De son côté, le professeur Jacques Defourny, directeur du Centre d’économie sociale à l’Université de Liège, a présenté un état des lieuxet une analyse prospective du mouvement coopératif belge. Historiquement, les deux conditions pour l’émergence et le développement des coopératives sont lanécessité et la cohésion sociale (ou « communauté de besoin »T. Aujourd’hui, pour Jacques Defourny, la condition de nécessité doit êtrecherchée « dans les défis contemporains de nos sociétés, auxquels ni le privé, ni le public ne peuvent répondre : exclusion sociale, outils culturelsnon standardisés, développement durable, problèmes de santé et d’éducation des régions pauvres de la planète, etc. » Quant à la conditionde cohésion sociale, elle se trouve, selon lui, dans les dynamiques associatives. Il souligne la forte liaison existant, en Belgique, entre les dynamiques associatives et les dynamiquescoopératives. Il estime aussi que « l’avenir des coopératives se joue au cœur des dynamiques de l’économie sociale » et à un niveau international. Lesderniers intervenants ont contribué au colloque en offrant une vision sur la coopérative sous l’angle juridique, d’internet (.coop) ou européen.
1 Cera Holding, Philipssite 5 bte 10 à 3001 Leuven, tél. : 016 86 56 79, fax : 016 86 32 31, Sites web : http://www.cerafoundation.be,http://www.ceraholding.be, http://www.brs-vzw.be.