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Logement

Chaudière en mode veille à Bruxelles

En région de Bruxelles-Capitale, l’entretien des chaudières de chauffage au gaz est obligatoire tous les trois ans. Un entretien dont le coût est estimé à maximum 200 euros. Or, chaque année, des personnes continuent d’être victimes d’une intoxication au CO2 à la suite d’un mauvais entretien ou d’une mauvaise utilisation des appareils de chauffage au gaz.

Un exemple d'entretien nécessaire...

En région de Bruxelles-Capitale, l’entretien des chaudières de chauffage au gaz est obligatoire tous les trois ans. Un entretien dont le coût est estimé à maximum 200 euros. Or, chaque année, des personnes continuent d’être victimes d’une intoxication au CO2 à la suite d’un mauvais entretien ou d’une mauvaise utilisation des appareils de chauffage au gaz.

Des incidents dramatiques sont souvent dus à un manque d’informations, et plus encore à cause d’un manque dargent pour procéder à l’entretien de la chaudière. Face à ces nombreux constats, le CPAS de Bruxelles a lancé l’opération «Mon installation de chauffage: je surveille!». À la tête de ce projet, lancé l’hiver dernier et soutenu par la Fondation Roi Baudouin: Jan Willems. Le coordinateur du service Médiation de dettes & Énergie du CPAS de Bruxelles s’est jusqu’ici occupé d’une vingtaine de dossiers.

«Généralement, ce sont déjà des usagers en lien avec notre cellule Énergie, ayant des problèmes économiques pour le paiement régulier de leurs factures d’énergie. Des personnes en situation précaire qui n’arrivent pas à réaliser l’entretien de leur installation ou qui ne sont tout simplement pas au courant de la nécessité de celui-ci», explique Jan Willems. Dans le cadre de nouveau projet, le service Médiation de dettes & Énergie du CPAS de Bruxelles a décidé de sensibiliser l’ensemble des intervenants sociaux afin d’informer les usagers sur cette problématique. «On a tenu des séances d’information pour les travailleurs sociaux, pour les aides familiales ou ménagères. C’est un projet qui va prendre du temps pour devenir automatique parce qu’il combine le social et le technique», poursuit-il.

Juger l’urgence

Désormais, dès qu’un usager se pose une question sur l’entretien de sa chaudière ou signale un éventuel problème avec celle-ci, des assistants sociaux examinent la situation: d’abord, en vérifiant le bail pour déterminer si c’est au propriétaire ou au locataire de faire cet entretien. «La plupart des usagers qui font appel à nous ne savent pas quelles sont leurs obligations en la matière. Si cela est indiqué dans le bail, les locataires ont désormais l’obligation légale de faire l’entretien de la chaudière tous les trois ans», rappelle Jan Willems. Passé cette étape, une visite à domicile a lieu pour constater les possibles problèmes, sur la base d’une enquête sociale classique afin d’accorder des aides financières pour réaliser l’entretien.

« C’est un projet qui va prendre du temps pour devenir automatique parce qu’il combine le social et le technique. » Jan Willems, service Médiation de dettes & Énergie du CPAS de Bruxelles

«Il y a une certaine ouverture pour éviter des pannes de chaudière ou toute éventuelle intoxication. Ce n’est donc jamais le seul critère financier qui joue, mais, d’abord et avant tout, l’urgence de la situation.» Suite à l’enquête, c’est soit l’usager, soit le CPAS qui contacte un intervenant technique. «Évidemment, l’intervention se limite à l’entretien classique avec éventuellement une petite réparation pour un maximum de 120-200 euros. S’il y a plus de frais ou s’il faut remplacer la chaudière, c’est alors au propriétaire de s’en charger.»

Actuellement, ce projet nen est quà ses balbutiements. «Malgré cette sensibilisation en interne, on n’a pas eu une explosion du nombre de dossiers, ajoute Jan Willems. Cela s’explique d’abord parce qu’on est limité au niveau de nos ressources humaines. Puis, ce projet n’est qu’une toute petite partie de notre travail.» Au-delà de la sensibilisation tant des assistants sociaux que des usagers, et pour que cette démarche soit davantage automatisée et facilitée, le CPAS de Bruxelles envisage la possibilité de choisir un prestataire de services, via un marché public, pour réaliser ses entretiens durgence.

 

« Énergie et logement, un baromètre de la pauvreté »Alter Echos, Olivier Bailly, 9 décembre, 2015

Pierre Jassogne

Pierre Jassogne

Journaliste

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