C’est l’ultime rebondissement d’une très mauvaise histoire entre Pierre-Yves Jeholet et les centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP). En affaires courantes, et alors que la formation d’un futur gouvernement wallon est en cours, le ministre de l’emploi (MR) a menacé les centres de ne pas leur verser leurs subsides, soit près de 30 millions d’euros. Cette somme doit leur être réglée ce 30 juin, sans quoi 2000 emplois risquent de passer à la trappe.
Depuis son arrivée à la tête de ce ministère en 2017, le libéral n’a cessé de mettre la pression sur les CISP, allant jusqu’à remettre en cause leur action à l’égard des demandeurs d’emploi peu qualifiés ou leur autonomie de gestion. Dans ce dernier round, le ministre souhaite enclencher la procédure de suspension ou de retrait d’agrément des CISP s’ils ne signent pas le contrat de coopération avec le Forem, un texte jugé insatisfaisant par les centres qui n’ont cessé de demander de poursuivre les négociations avec le Forem et le ministre. “Signer ce contrat de coopération dans la version qui nous a été présentée, alors qu’il y a encore des révisions à y apporter et qu’il devrait encore faire l’objet de négociations revient pour les CISP à signer un chèque en blanc”, explique Anne-Hélène Lulling, secrétaire générale de l’Interfédé.
Une rencontre a eu lieu ce 24 juin avec le ministre et le secteur, mais selon l’Interfédé, Pierre-Yves Jeholet campe toujours sur ses positions : les centres qui n’ont pas signé au 30 juin ne recevront pas leurs subsides. Faute de compromis, les CISP se retrouveront ce 26 juin à Namur devant le parlement pour manifester et faire part de leur inquiétude aux différents chefs de groupe. Le ministre de l’emploi et de la formation sera par ailleurs interrogé lors de la séance parlementaire par les député.e.s Hélène Ryckmans (Ecolo) et Philippe Courard (PS) avec l’objectif de rectifier le tir d’une décision jugée “inique” et “infondée”.