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Regard critique · Justice sociale

City Mine(d) : trois jours de plate-forme urbaine à Bruxelles

Cet événement mettra en présence des projets issus de treize villes européennes. But de l’opération : l’échange et la mise en réseau.

17-10-2010 Alter Échos n° 303

Active depuis 1997, l’asbl City Mine(d)1 se définit comme « un réseau international d’individus et de collectifs préoccupés par la ville etl’action locale. » Point d’orgue de son action, une « plate-forme urbaine » sera organisée par la structure en novembre à Bruxelles. Elle mettra enprésence des projets issus de treize villes européennes.

Février 1992. Alors que la Yougoslavie se morcèle, environ 20 000 résidents de la toute jeune République de Slovénie sont effacés du registreslovène des résidents permanents (registre national) parce que, originaires des autres Républiques yougoslaves, ils n’ont pas rempli à temps le formulaire d’acquisition dela citoyenneté slovène. À l’heure actuelle, ceux de ces « effacés », comme on les appelle, qui n’ont pu obtenir la nationalité slovènepar après ou qui n’ont pu se voir décerner un statut de résident permanent sont privés de tous les droits inhérents au statut national en matière delogement, d’emploi, de pension, de retraite.

Dans ce contexte, le projet « Clinic », développé à Ljubljana (la capitale slovène), permet à ces « effacés »de bénéficier de soins de santé gratuits. Un élan citoyen qui a permis également aux géniteurs de l’initiative de faire partie des structures conviéesà la plate-forme urbaine organisée à Bruxelles par l’asbl City Mine(d) les 19, 20 et 21 novembre prochain. Issus de treize villes européennes (Bruxelles, Berlin,Copenhague, Barcelone, Istanbul…), les projets sélectionnés ont tous un caractère plutôt local. Mais les idées qu’ils développent ont une signification plusgénérale touchant à des thèmes comme la mobilité, la distribution de nourriture, l’éducation ou encore les soins médicaux. « Face àcertains blocages, à certains besoins urgents, il existe toujours des gens pour mettre des choses en place, explique Sofie Van Bruystegem, de City Mine(d). Le but cette plate-forme urbaine estde faire en sorte que ces gens ne se sentent pas isolés, que « l’envie » soit plus grande, de renforcer ces initiatives. Si on met treize fois des initiatives locales ensemble et que l’on montrequ’elles touchent à des enjeux plus généraux, c’est bien, c’est treize fois mieux qu’une ! »

On l’aura compris, les trois journées de novembre permettront aux porteurs de la trentaine d’initiatives présentes d’échanger des savoir-faire, de présenter leurmanière d’approcher certaines problématiques et d’inciter d’autres à passer à l’action. « Il ne s’agit pas de faire un copier/coller de projet d’un endroità un autre, précise Sofie Van Bruystegem. Dans le cas du projet slovène, comment imaginer une telle initiative à Bruxelles ? Ce qui est vraiment important, c’estplutôt de montrer qu’il est possible de monter des projets naissant d’une nécessité et de les mettre en réseau. »

Trois jours de travail

Concrètement, la journée du 19 novembre verra se tenir des débats publics « pour montrer aux gens qu’il existe des personnes qui font ça, etça », dit Jim Segers, de City Mine(d). La journée du 20 novembre permettra quant à elle à des petits groupes de tenir des workshops. « Ces groupesseront constitués de gens qui n’ont pas forcément de points communs, mais bien des possibilités d’échanger », continue Jim Segers. Elle se clôturera parune soirée de mise en réseau. Enfin, le dimanche 21 sera consacré à un « Bazaar d’initiatives » qui devrait permettre d’utiliser la visibilitéde l’événement afin de donner l’occasion à certaines initiatives ou de se mettre « à l’agenda ».

Cependant, une fois l’engouement de l’événement passé, restera-t-il quelque chose de toute cette agitation ? « Pour qu’il y ait une durabilité, nousrêvons bien sûr qu’il y ait une sorte de mouvement qui se crée et qui puisse toucher à des connexions par affinités », s’enthousiasme Sofie Van Bruystegem.Jim Segers, lui, enchaîne : « Une communauté « online » va être créée comme un outil permettant, dans un premier temps, aux gens de montrer leur projet. Àlong terme, nous espérons également améliorer cet outil sous forme de « chat » ou de « wiki » qui permette aux porteurs de communiquer entre eux. » Une chartedécrivant ce que les initiatives ont en commun, faisant part de leurs aspirations politiques et incitant d’autres personnes à passer à l’action sera également renduepublique à la fin des trois jours.

On trouvera plus d’infos sur le site : http://urbanplatform.citymined.org

1. City Mine(d) :
– adresse : bd d’Ypres, 66 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 779 59 00
– courriel : info@citymined.org
– site : www.citymined.org

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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