La Région bruxelloise fait face à des défis économiques et sociaux très importants. Bien sûr les questions économiques et politiques occupent les gros titres. Mais au quotidien, d’autres enjeux sont bien visibles : les conditions de vie de la partie la moins favorisée de la population se détériorent, un nombre énorme de cultures et de communautés doivent se côtoyer, etc.
Autant de défis qui appellent des réponses à tous les niveaux. Ainsi, depuis 30 ans, les autorités bruxelloises ont mis l’accent sur le soutien des dynamiques associatives locales. Et depuis 2004, la Cocof (le gouvernement des Bruxellois francophones) s’est dotée d’un décret sur la Cohésion sociale. C’est sur cet univers que le présent numéro spécial va faire le point.
Bien sûr nous commencerons par planter le décor : quels moyens ? quelles priorités ? Quelle place pour les communes ? Quelles possibilités pour les associations de citoyens sur le terrain ?
Ensuite nous procéderons un peu à la manière d’une visite guidée. De quartier en quartier, nous vous ferons dialoguer avec des projets qui incarnent très concrètement différentes questions : le soutien de toutes les populations dans leurs besoins quotidiens, l’importance de la maîtrise de la langue et de l’écriture, la situation particulière des émigrés arrivés récemment, mais aussi l’accès à la culture et à la citoyenneté, etc.
Chaque fois, on sent la volonté de nos interlocuteurs de partager un projet de ville fort, ouvert, dynamique, qui se nourrit de sa diversité au lieu de se complaire dans les réflexes faciles de l’entre-soi. Le travail de terrain, lui, n’a rien à voir avec les grands discours pleins d’intentions de toutes sortes : non, il est discret, opiniâtre, et en recherche de mieux faire.
Préparant ce parcours, nous avons été frappés par la manière dont la réalité sociale change, nécessitant innovations et adaptations. C’est ainsi que s’est mise à l’agenda depuis 2008 une préoccupation claire pour structurer l’accueil dans la ville-région des primo-arrivants. On se rendait compte alors qu’ils composaient 12 % des personnes touchées. Cette priorité s’est même traduite récemment en avant-projet de décret. Dans les pages qui suivent, on verra entre autres comment se passe déjà dans les quartiers ce travail d’aide et d’accompagnement, toile de fond des négociations politiques et des débats parlementaires des prochains mois.