Le 1er février dernier, le Conseil de l’éducation et de la formation (CEF)1 organisait un colloque consacré à l’orientation et l’information sur les études etles métiers, sur la base d’un dossier dans lequel le CEF souligne que « l’orientation porte plus sur les études que sur la détermination d’un objectif à atteindre ».Conséquence : la poursuite de « la cascade de l’orientation en fonction de la capacité des élèves à suivre l’enseignement général, celui de transitionou de qualification technique pour finir par le professionnel et l’alternance ou l’apprentissage. Les élèves qui arrivent dans ces dernières filières ont trop rarementchoisi d’y être et ont souvent acquis une image négative d’eux-mêmes ». En question donc, l’orientation et l’information qui, pour le CEF, dépassent le strict cadre scolairepuisqu’elles « représentent un sujet vaste et transversal à la formation initiale et à la formation continue ». La thématique se situe donc aussi à l’intersection dessecteurs de l’emploi et de la formation.
Comme l’a souligné Hans Piron dans son discours introductif, ce sont la question de l’égalité des chances et de la cohérence des actions politiques en la matièrequi sont ici en jeu. Pour aborder ces multiples questions, le colloque s’est décliné en quatre thématiques suivies d’un approfondissement en ateliers. Parmiceux-ci, »L’orientation, un processus continu au centre duquel se trouve la personne. Développer une culture de l’orientation et de la formation tout au long de la vie dèsl’école. » Serge Collard, directeur du centre psycho-médico-social de la Communauté française de Spa, y a réaffirmé le rôle des centres PMS dansl’orientation scolaire et professionnelle. Cependant, il a rappelé qu’orientation et PMS sont loin de constituer un couple parfait. En cause, une ambiguïté jamais levée destermes utilisés. Pour Serge Collard, la question est : »Faisait-on de l’orientation scolaire ou pratiquait-on de la sélection scolaire ? ». Les choses ont évoluéjusqu’à aujourd’hui avec le décret Missions qui témoigne de la volonté du législateur d’organiser l’orientation à la fin du premier degré secondaire(articles 21 à 23). Le décret définit également les modalités de l’orientation des élèves au cours et au terme des humanitésgénérales, techniques et professionnelles ». La responsabilité de l’orientation est confiée au conseil de classe tandis que le PMS doit amener l’élève »à découvrir ses motivations et mener à bien ses projets vocationnels ». L’article 32 du décret permet des activités dans le troisième degrédestinées « à favoriser la maturation par les élèves de leurs choix professionnels et des choix d’études qui en résultent ». Pour Serge Collard, « nous nedisposons pas du recul nécessaire pour dégager des règles en la matière. Mais il nous semble que les universités et les hautes écoles ont profité decette disposition décrétale pour faire couvrir leurs activités promotionnelles auprès des élèves du troisième degré. Pourtant, poursuit-il,l’école pourrait développer un partenariat avec le centre PMS pour développer des exercices de maturation vocationnelle, découvrir l’une ou l’autre profession etaccroître la connaissance de soi préalable à tout choix de formation ».
Pour aborder l’avenir, l’intervenant prône la réalisation d’un état des lieux qui se baserait sur un quadruple constat : l’accroissement de la demande d’examens d’orientation parles jeunes, la lisibilité du monde économique globalisé est de moins en moins claire, la désaffectation des filières techniques et professionnelles quientraîne les jeunes vers le général, la demande d’un renouvellement méthodologique et, enfin, la sous-exploitation des possibilités offertes par le décretMissions. Cinq constats par rapport auxquels, selon Serge Collard, des réponses rapides pourraient être fournies si volonté politique il y a.
1 CEF, boulevard Léopold II, 44 à 1040 Bruxelles, http://www.cfwb.be/cef.
Archives
"Colloque du CEF sur l'orientation et l'information sur les études et les métiers : repenser le rôle "
Agence Alter
18-02-2002
Alter Échos n° 114
Agence Alter
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