À l’initiative de la ministre Arena1, le mardi 30 octobre se tenait au Val Saint-Lambert à Seraing un colloque sur l’approche intégrée dudéveloppement des quartiers, dans l’optique de capitaliser les acquis des initiatives communautaires, en particulier Emploi. Ce colloque réunissait des travailleurs sociaux, desmembres de comités subrégionaux de l’emploi et de la formation, des responsables de CPAS et de communes. Des ateliers qui se sont déroulés au cours de cettejournée, il en ressort trois grands axes.
“La culture est une véritable action économique”
ýLa culture est une source vive qui donne un sens au reste”, pouvait-on entendre à maintes reprises durant ce colloque. À l’instar d’autres colloques sur lesquartiers en difficulté, la culture est mise en exergue comme moyen de sortir les personnes vivant dans des quartiers en difficulté de leur isolement. “Le secteur culturel est ungisement d’emploi, explique la ministre Onkelinx, et le système belge devra à l’avenir revoir la place qu’il donne à la culture principalement au niveau de larépartition d’argent. Il faut légitimer l’action culturelle comme une véritable action économique.”
La place de la culture des minorités a été au centre des débats, car la culture est maintenant considérée comme un facteur d’intégration. Desactions telles que les caravanes des quartiers de Droixhe montrent qu’il est important de reconnaître l’identité culturelle de chacun, mais ce type d’approche doitservir à tisser des liens et à garder le contact avec la population. Cependant les actions évènementielles ne doivent être que sporadiques, car il ne faut paschercher la médiatisation au détriment des solutions aux réels problèmes que rencontrent les habitants. Informer les gens sur les actions culturelles menées dansleurs quartiers est une priorité car la communication entre les élus locaux, les travailleurs sociaux et la population marginalisée reste trop ténue.
La création d’un réseau d’information
Un problème soulevé par la majorité des participants de ce colloque, que ce soient les travailleurs sociaux ou le ministre Detienne lui-même, est la piètrecirculation d’information entre les habitants de ces quartiers et les élus locaux. Une meilleure communication est indispensable pour permettre aux élus locaux de prendre lesdécisions adéquates à l’amélioration des quartiers, mais les habitants doivent pouvoir trouver des interlocuteurs, or il n’existe à l’heureactuelle aucun réseau d’information. L’information est trop peu décentralisée. D’où l’idée de créer plus de maisons de l’emploidans ces quartiers pour que les habitants puissent exprimer leurs besoins et leurs attentes à des interlocuteurs accessibles et disponibles.
Une meilleure information peut inciter les habitants à vouloir participer à la vie quotidienne de leur quartier et à ne plus se sentir marginalisés. Latransversalité de l’information n’est pas assez poussée au niveau tant local que communautaire et fédéral. Une des solutions envisagées est lacréation d’un forum on-line et de forums traditionnels où les opérateurs seraient tous sur un pied d’égalité.
La citoyenneté, une notion oubliée par les entreprises
Le secteur privé mais aussi le secteur public se désintéressent et se désinvestissent de plus en plus du sort de ses personnes vivant dans ses quartiers. La question desavoir comment faire pour que les employeurs s’intéressent au social et leur faire prendre en compte qu’ils ont un devoir envers les citoyens reste sans réponse.
Intégrer la notion d’entreprise citoyenne en opposition à la notion purement marchande est un des objectifs, même si les entreprises se montrent plutôtréticentes. Pour preuve, Laurette Onkelinx rappelle que “le plan Rosetta a très mal été accueilli par les entreprises, car ce plan les obligeait à prendre desjeunes peu formés; or les entreprises rechignent à payer des formations et ne valorisent pas le travailleur qui veut se qualifier. De plus, les lobbies d’entreprisespréfèrent se décharger des formations et aller chercher des travailleurs peu qualifiés dans d’autres pays, ainsi ils ne sont pas obligés de les former. Ilfaudrait développer une économie sociale marchande et une des idées les plus intéressantes à ce sujet est l’application d’un label social qui seraitdonné aux entreprises qui acceptent les qualités de l’emploi. On doit dans un premier temps inciter les entreprises à être plus “sociales” et si cela nefonctionne pas, le leur imposer comme avec le plan Rosetta.”
Comme il a été répété souvent durant cette journée, l’humain est au centre de toutes les préoccupations et la solidarité entrepoliticiens, travailleurs, entreprises pour sortir du marasme ces quartiers est plus que jamais d’actualité.
1 Cab. : rue Moulin de Meuse 4 à 5000 Namur (Beez), tél. 081 23 47 11, fax : 081 23 47 64.
Archives
"Colloque sur le développement des quartiers en difficulté et la capitalisation des initiatives commu"
Astrid
05-11-2001
Alter Échos n° 108
Astrid
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