Roms, Tsiganes, Manouches, Gens du voyage… Qui sont-ils? Quelles réalités ces termes recouvrent-ils? Le Centre Culturel Omar Khayam organise une série de tables rondes et d’événements artistiques sur cette question. Acteurs de terrain, historiens, artistes, philosophes, écrivains, politologues, sociologues confronteront leur regard.
Si de nombreux préjugés entourent les Roms, le plus tenace est sans doute de les considérer comme une communauté homogène. Or, historiens, anthropologues ou encore acteurs de terrain insistent sur l’hétérogénéité des populations rassemblées sous ce terme. Afin d’ouvrir le regard sur les différents aspects de la vie et la culture rom, le Centre Culturel Omar Khayam organise durant les mois d’avril et mai des tables rondes et événements artistiques.
Une histoire de migrations et d’expulsions
Alain Reyniers, ethnologue (UCL) et directeur de la revue Études Tsiganes, et Luc Bollsens, président et co-fondateur de l’asbl Rom en Rom ont ouvert ce cycle, permettant de conjuguer une approche historique avec une expérience de terrain, de faire le pont entre l’histoire et l’actualité.
Alain Reyniers est revenu sur l’histoire d’un groupe de personnes, caractérisée par une «histoire de migrations successives» amorcées au Xème siècle à partir de l’Inde, étendues à l’Europe au XVème siècle et toujours en cours aujourd’hui de l’Europe centrale vers l’Europe occidentale et la Turquie.
Ces mouvements de populations s’expliquent en effet par les exclusions successives dont ont été victimes les Roms à travers les siècles (esclavage en Roumanie à la moitié du XIVème siècle, répression du pouvoir espagnol au XVème siècle,…) ainsi que les génocides: celui de la seconde guerre mondiale où «un tiers des Tsiganes répertoriés avant la guerre ont été exterminés», sans oublier le génocide moins connu effectué dans les Provinces Unies de Pays Bas entre 1725 et 1728.
Aujourd’hui, conséquences de cette histoire mouvementée, les Roms dans toute leur diversité sont répartis dans le monde entier. Si certains sont restés «en mouvement» – avec toutefois, notera l’anthropologue, «un ancrage territorial: ils savent où ils vont et pourquoi» – d’autres, surtout en Europe de l’Est sont sédentaires. Le rejet demeure, ici et là-bas, le quotidien de nombreux d’entre eux, comme en témoignera Luc Bollsens, travailleur social bruxellois qui suit de près la situation des Roms à Bruxelles, dont leur installation à la Gare du Nord en 2011 suite à la saturation des services d’accueil.
Du 2/04 au 5/06: Exposition photographique de Jeanette Gregori «Enfances Tsiganes», au Centre Culturel Omar Khayam
23 avril, 14h-17h: Place à la culture dite «rom», Table ronde avec Hélène Delaporte, Cécile Kovacshazy, Mostafa Ben Messaoud, à La Bellonne
Programme complet à télécharger ici
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Centre Culturel Omar Khayam, avenue des Armures 45, 1190 Bruxelles. Réservation indispensable au 02/513 20 43 – info@ccok.be