Via la consultation des représentants de la population dans les « quartiers à difficultés », le collège liégeois dit jouer sacrédibilité.
Le Plan fédéral des grandes villes a octroyé 449.000 euros pour améliorer le cadre de vie des habitants dans huit quartiers liégeois : Angleur/Kinkempois/Vennes,Bressoux/Droixhe, Centre Ville/Avroy, Glain/Burenville, Outremeuse/Amercoeur, Ste-Margueritte, St-Léonard et Ste-Walburge. Les quartiers, identifiés comme « quartiers àaider », ont été choisis sur la base des critères définis par le ministère du Plan fédéral des grandes villes. Après quelque 100réunions avec les associations, comités de quartier et police locale, 25 projets prioritaires ont été soumis au fédéral et votés par le collègeliégeois : les travaux seront commandés cette année et réalisés en 2004.
Retisser les liens sociaux
– Angleur/Kinkempois/Vennes. Nouvelle plaine de jeux sur la place des Nations-Unies, aménagement de la place Reine Elisabeth et création d’un local de quartier polyvalent auxVennes. Parcours patrimoine, ateliers intergénérationnels et circuit VTT à Angleur et Kinkempois. Des balades à vélo seront organisées par les jeunes, leursparents et les policiers, pour » améliorer la confiance entre les citoyens et la police de proximité « .
– Bressoux/Droixhe. Réaménagement du terrain de football rue Trou Louette et exploitation par le FC Droixhe et les associations de jeunes du quartier. Itinérairespédestres à la découverte des espaces verts, dans l’objectif de » retisser les liens intergénérationnels et interculturels « .
– Centre ville/Avroy. Rénovation du kiosque, création de deux pistes de pétanque et aménagement d’un espace jeux et convivialité dans le parcd’Avroy, afin de « stimuler les initiatives culturelles ». Le projet intitulé « La ville avec les enfants » invite les enfants à « colorier la ville» : le collège explique qu’ « il y a de moins en moins d’enfants au centre-ville ».
– Glain/Burenville. Aménagement du terrain Belle-fleur, actuellement à l’abandon, en espace de jeux et rencontres.
– Création d’un journal de quartier et d’un cyber-espace.
– Outremeuse/Amercoeur. Course de 10 heures cuistax durant la semaine de la mobilité pour « rompre l’isolement et retisser les liens sociaux ». Information sur les primesà la rénovation des façades. Création de deux espaces jeux pour les 3-6 ans sur le quai des Tanneurs et à l’Oasis.
– Sainte-Margueritte. Aménagement de la place Goffin Bovy, « identifiée comme lieu central par la population et ne disposant pourtant d’aucun équipement, hormisl’agoraspace » : bancs et verdure pour un havre de rencontres. Création d’un relais emploi pour la rédaction des CV, préparation aux entretiensd’embauche, accès aux offres du Forem et jobs on-line, aide à l’utilisation d’Internet… Découverte du quartier pour « promouvoir le folkloreauprès des jeunes et perpétuer l’histoire via la transmission des personnes âgées ». Théâtre intergénérationnel.
– Saint-Léonard. Plaine de jeux pour enfants non valides (et valides) au parc Astrid, avec le slogan « Jouer ensemble, c’est communiquer ». Education àl’environnement : sensibilisation aux déchets ménagers, apprentissage du jardinage bio et actions pour fleurir le quartier. Lutte contre les abus en matière de logement,dans le cadre de la ZIP/QI créée en 1997. Exposition interculturelle « Trajectoire de vie » à l’école Vieille-Montagne (avec sollicitation des artistesdu quartier) : l’école compte de nombreux enfants de familles clandestines, mais pour le collège, « c’est une manière de ne pas nier la clandestinité :il faut ouvrir les yeux sur certaines réalités, pour les faire ouvrir notamment… au gouvernement ».
– Sainte-Walburge. Le collège remarque que « les problèmes de sécurité se déplacent de Droixhe à Sainte-Walburge : le quartier devient uneécole de délits pour les petits et un repaire de grand banditisme pour les ados ». La maison des jeunes a ainsi été incendiée au mois de mai… deuxsemaines avant son inauguration, mais le Collège « va de l’avant et travaille avec les jeunes volontaires » : la ville va réaménager le bâtiment.
» Démocratie participative «
Le bourgmestre Willy Demeyer parle « de démocratie participative ». « Les projets de quartier, dit-il, ne sont pas un transfert du pouvoir de décision, mais laconsultation signifie qu’être élu tous les six ans ne suffit pas à asseoir toute la légitimité des projets. Le collège joue ainsi une forme decrédibilité ». Les suggestions non retenues ne sont pas forcément mises à la poubelle : Willy Demeyer parle des « 25 projets approuvés en 2003, projetsdifférés, et ceux qui sont impossibles ». Et de préciser : « D’autres priorités, dans les mêmes quartiers, seront rencontrées dans lesannées suivantes ».