«Emploi: c’est la m…» Alors que nous cherchions un titre pour le dossier de ce numéro d’Alter Échos, dédié aux conséquences du Covid-19 sur l’emploi des plus précaires, cette idée est sortie, en guise de boutade, au détour d’un mail. Nous ne l’avons pas couchée sur la couverture de votre magazine. Pourtant, à bien y regarder, cette décision semble n’être due qu’à une forme de politesse finalement mal placée. Parce que, sur le fond, tout y est…
Malgré les mesures d’aide mises en place – chômage temporaire, moratoire sur les faillites –, le chômage est effectivement en augmentation, même si cela reste dans des proportions «raisonnables» pour l’instant. Mais une fois ces mesures levées, les organismes régionaux de l’emploi s’attendent que le chômage explose. Et pour les plus précaires, la situation est déjà compliquée, à Bruxelles singulièrement. Souvent isolés, en situation de fracture numérique, ils ont parfois été moins nombreux à s’inscrire auprès d’Actiris, ce qui a artificiellement fait diminuer le chômage dans certaines communes «populaires» (voir «Sous le taux de chômage, des situations inquiétantes»).
À parler de précaires, s’il y a bien une catégorie de travailleurs pour lesquels le taux de chômage n’est pas «raisonnable» à l’heure actuelle, ce sont les travailleurs de moins de 25 ans. Qu’ils soient étudiants ou fraîchement arrivés sur le marché de l’emploi, ils partagent une caractéristique: les victimes principales de la crise du Covid-19 en matière d’emploi, ce sont eux («La complainte des jeunes travailleurs perdus»).
Une autre catégorie à souffrir de la crise du Covid-19, ce sont les sans-papiers. Ils ont été obligés d’arrêter de travailler ou d’accepter des emplois dans des conditions qui se sont dégradées, au risque de subir des situations d’exploitation plus sévères qu’auparavant («L’emploi toujours plus au rabais des travailleurs sans papiers»).
Reste une petite lueur d’espoir. Au sein des incubateurs d’entreprises, des indépendants semblent avoir saisi la crise au bond pour se lancer dans de nouveaux projets, même si tout n’est pas toujours facile («Des indépendants en période d’incubation»). Mais sera-ce suffisant?
Un dossier illustré par Morgane Somville.