Mouscron, Mons, Charleroi, Nivelles, Andenne, Verviers, Liège : c’est plus d’une douzaine de villes wallonnes qui, du mardi 31 mars au vendredi 3 avril, ont vu défiler desmanifestations de quelques dizaines à quelques centaines de chômeurs.
Préparées par les permanents «TSE» (travailleurs sans emploi) au niveau local, ces actions n’ont été menées en front commun avec la FGTB qu’àLiège et Charleroi. Dans l’une ou l’autre ville, les manifestants avaient aussi été rejoints par des groupes qui ont plutôt pour habitude d’opérer en dehors dessyndicats. Leurs revendications portaient essentiellement sur le statut et les droits des chômeurs : contrôles ONEm, sanctions, exclusions du bénéfice des allocations, etparfois statut de chômeur cohabitant.
Paul Blanjean, responsable national des travailleurs sans emploi1 explique : «Nous avons voulu répondre à des problèmes d’actualité : l’apparition de nouveauxsous-statuts du fait de l’activation des allocations de chômage, les interpellations du député Detienne sur les visites à domicile2, etc. Nous gardons en réserve lapossibilité d’une action plus concentrée comme une manifestation à Bruxelles. Nous travaillons aussi en interne : ce mardi 31 mars, la CSC a adopté des positions pourl’harmonisation des sanctions contre les chômeurs, leur proportionnalité, leur non cumul; pour la présomption d’innocence lors des contrôles et le renversement de la chargede la preuve, qui doit incomber à l’inspection ONEm; pour la suppression de l’article 80 qui permet les exclusions pour cause de chômage de longue durée.»
Du côté des collectifs de chômeurs autonomes, on dénonce plutôt la crainte des syndicats d’être accusés de passivité face à la situation deleurs chômeurs, au moment où les actions du groupe «Chômeurs, pas chiens !»3 dans les files de pointage de Liège, Charleroi et Bruxelles ont reçu unecouverture médiatique inhabituelle.
De fait, la tension entre syndicats et collectifs de chômeurs semble aller croissante.
> La FGTB a affirmé, contre toute vérité, dans l’édition liégeoise de son journal «Syndicats», être à l’initiative du groupe«Chômeurs, pas Chiens !»4.
> D’après nos informations, la CSC aurait décidé de faire cavalier seul lors des prochaines manifestations européennes de chômeurs, quittant ainsi le groupeinformel qui coordonne la participation belge à ces marches.
Autre Région, autres questions : à Bruxelles, ce jeudi 2 avril, des groupes de chômeurs ont tenté de perturber une conférence de presse donnée par A.-M.Appelmans, Secrétaire générale de l’Interrégionale bruxelloise. Cette dernière présentait les résultats d’une enquête menée dans lespermanences chômage de la FGTB5. Ce document – «plus un moyen d’expression qu’un véritable sondage» – met en évidence la demandes des affiliés :
n pour un syndicat qui porte en priorité ses revendications sur l’emploi,
n pour une aide à la recherche d’emploi.
1 CSC, rue de la Loi 121 à 1040 Bruxelles, tél. 02/237 36 77 ou 34 79, fax 02/237 33 00. Sur les revendications, v. : les numéros de mars d’Info CSC (tél. 02/237 36 55) etde Démocratie (tél. 02/237 38 48).
2 Voir AE n°23 du 9 février 98 p. 3 et AE n°24 du 23 février 98 p. 3.
3 Voir AE n°20 du 15 décembre 98 p 15..
4 Voir le dossier «Chômeurs-syndicats : ce qui coince» du tout prochein numéro (n°6, avril-mai 98) de la revue Politique : c/o Editions Luc Pire, r. Lesbroussart 76à 1050 Bruxelles, tél. 02/640 85 96, fax 02/646 72 22.
5 FGTB, Interrégionale de Bruxelles, bd de l’Empereur 34 à 1000 Bruxelles, tél. 02/512 66 66, fax 02/511 48 82, e-mail : fgtb.bxl@skynet.be Contact : Patrick Delmotte.
Archives
« CSC : actions régionales des travailleurs sans-emploi »
Alter Échos
06-04-1998
Alter Échos n° 27
Alter Échos
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