L’étude commandée par la coopérative Cera à l’Université de Liège révèle ce qui est bien souvent enfoui sous terre.
« La Pauvreté en milieu rural » est l’objet de l’étude commandée par la Cera (Coopérative active dans la lutte contre la pauvreté etl’exclusion sociale) à l’université de Liège1. Si, de l’aveu des chercheurs, l’étude ne révèle pas de faits inédits ni n’apporte desolution miracle, elle a le mérite d’exister et de mettre sous la loupe une pauvreté bel et bien présente en milieu rural. Outre le fait de dresser un paysage global de lasituation, est de comprendre les caractéristiques des origines de cette pauvreté et de déterminer dans quelle mesure elles constituent un obstacle pour les personnesconcernées.
Ainsi, l’augmentation de la population vieillissante, la difficulté d’accessibilité (aux soins de santé, à l’emploi, au logement, aux loisirs, à laconsommation), la rareté des équipements et des services, la précarisation du marché de l’emploi et, enfin, la pression sociale sont autant d’élémentsperpétuant l’exclusion sociale. Autant de freins à la prospérité.
L’étude aborde par ailleurs largement le secteur agricole. Même s’il ne constitue plus la principale activité en milieu rural, il occupe une place prépondérantedans la précarité de ses acteurs.
Elle ne se limite cependant pas à dresser la liste de ce qui pousse ou maintient les ruraux en dehors des modes de vie généralement acceptés par lasociété. A chaque problématique soulevée, des éléments de solution sont apportés, dans un inventaire qui se veut non exhaustif. Loin de tout nihilismeangélique, l’étude répertorie également les « bonnes pratiques » existantes.
Selon les chercheurs, la sensibilisation et l’information des principaux intéressés comme des décideurs politiques constituent le point d’ancrage d’une solution. S’ensuivent,notamment, la constitution de logements adaptés aux populations, les alternatives en termes de mobilité, le travail en réseau, la création d’emplois de qualité,l’accès à la formation, l’optimisation de la proximité et la valorisation du tissu socio-économique du milieu rural.
Alors que le secteur agricole n’occupe plus que 3 % de la population active wallonne, il serait primordial de revaloriser ce terreau fertile.
Au-delà du fond, c’est également la manière d’appliquer cet éventail de recommandations qui importe, conclut l’étude. Elle privilégie des solutionsintégrées et transversales à mettre en œuvre de manière collective et participative.
1. Le rapport détaillé de l’étude est disponible sur le site Cera : www.cera.be/…/F-0816-EtudePauvrete.aspx