Buenos Aires en Argentine, le 5 août 2018. Des « servantes
écarlates » défilent à trois jours d’un vote décisif pour le droit à
l’avortement. Leur costume est inspiré par le roman de science fiction
de Margaret Atwood, qui décrit un monde où les femmes sont
cantonnées au rôle de reproductrices. Malgré l’immense mobilisation,
le Sénat a refusé le 9 août 2018 d’entériner le vote historique de la
Chambre, brisant le rêve de nombreuses femmes de voir l’Argentine
devenir le quatrième pays d’Amérique latine à autoriser l’avortement.
En Argentine, les femmes qui ont recours à l’IVG risquent une peine de
quatre ans d’emprisonnement, excepté les victimes de viol et les femmes
dont la grossesse peut mettre leur vie en danger.
En Belgique aussi, la société civile se mobilise toujours sur cette
question. Le projet de loi sur la sortie du Code pénal présenté début
juillet par une coalition des partis de la majorité n’a pas retenu les
propositions qui allaient dans le sens d’une amélioration des conditions
d’accès correspondant aux vécus des femmes. Le texte est un « copié collé
de la loi actuelle » qui continue de « criminaliser les femmes »,
dénonce le Collectif des 350, qui a organisé le 9 septembre « une marche
pour le droit de décider ».
Photo: AFP PHOTO / ALEJANDRO PAGNI